Emmanuel CHABRIER

Emmanuel CHABRIER

. 5 L.A.S. « Emmanuel » (une incomplète de la fin), Bruxelles 1885-1886, à SA FEMME Alice ; 11 pages in-8, une enveloppe (une lettre au crayon ; quelques fentes). Autour de la création de Gwendoline à la Monnaie de Bruxelles (10 avril 1886). [Correspondance 85-33 ; 86-12, 15, 20, 24.] Lundi [21 septembre 1885]. « Je partirai probablement gros-jean comme devant ; rien là-dedans ne fait mon affaire. Je les ai toutes entendues les unes après les autres. Dupont me recommande de ne pas bouger, de ne répondre ni oui ni non avant 3 semaines ; qu’il me tiendra au courant de ce qui se passe ; mais que ma pièce est impossible en ce moment […] Ce soir, j’irai à la Monnaie, COMME TOUS les soirs ; je suis ici pour m’y faire valoir. […] J’AI BIEN FAIT DE VENIR, c’était absolument nécessaire »… 1886. – Jeudi [4 mars]. « A minuit, j’arrivais à Bruxelles et me faisais conduire au café Tom pour rencontrer Verdhurt. Il y était, turellement, avec q.q. Hillemacher ; j’ai serré une demi-douzaine de mains – sans rien prendre –, et je me suis fait conduire à l’hôtel des Boulevards, place des Nations. – Mais Verdhurt a eu le temps de me dire, hier soir, qu’Engel garderait le rôle à la condition de lui ajouter q.q. petites choses. […] Les chœurs travaillent AU VIOLON : on leur entre ça dans les oreilles ; je n’ai, pour le moment, qu’à faire travailler mes solistes. […] J’ai vu ENGEL. Il veut jouer le rôle [d’Armel] ; c’est un homme fort bien élevé, mais il tient néanmoins à ce qu’on lui ajoute quelque chose. Je viens de télégraphier à Catulle d’arriver immédiatement pour s’occuper de cette affaire, et collationner les rôles »…. – Samedi [6 mars]. « Tout va bien. Je fais travailler Mlle Thuringer et Bérardi 4 h. par jour. Hier, GEVAERT a été charmant, et, après son fameux concert du dimanche 14, il assistera lui-même à plusieurs répétitions des solistes ; il me l’a promis. […] Tu peux croire que je ne perds pas une minute : ils sont ahuris ici de me voir me démener ainsi »… – Mercredi [10 mars]. « Je sors de chez les Mayer où j’ai mangé un veau froid sur un coin de table, – je t’écris – puis je file à la Monnaie, travailler avec le chef des chœurs […] Hier, mardi-gras, – à 11 h. ½, nous arrivions avec Catulle [Mendès], chez les Mayer déjà nommés, car nous avions à travailler ; le piano a été mis à notre disposition : nous avons réglé la scène pour Engel au ct du 2d acte […] à 3 h. ½ – on a lu le 1er acte, au théâtre, avec Lapissida & Dupont ; ça marche bien. – Mais j’ai à faire le morceau d’Engel […] J’espère envoyer lundi prochain aux Enoch la musique du nouveau morceau en question, afin de l’intercaler dans la partition sans trop perdre de temps. Je leur écrirai demain pour leur signaler 3 autres fautes. […] nous sommes allés, les 3 Engel (le fils a 17 ans) et moi au bal masqué de la Monnaie. Made Engel avait son domino, nous 3 des faux nez et j’ai dansé comme un pantin avec la maman Engel, ce qui intriguait beaucoup les Verdhurt et tous les bonshommes du théâtre qui ne savaient pas avec qui j’étais. Puis, nous sommes rentrés manger un morceau chez les Engel et à 4 h. j’étais au pieu »… [les dernières lignes manquent]. – Samedi soir [13 mars]. « Maman, je trime comme un pauvre nègre […] Je sors naturellement de chez les Mayer, où je travaille ; – j’ai terminé l’orchestre et la réduction du petit raccord pour Engel ; il en est ravi ; tout va bien. […] Demain, répétitions le matin, puis concert Gevaert, puis dîner Tardieu ; jeudi, lecture à l’orchestre du 1er acte ; je passerai mardi et mercredi à corriger les parties ». Recommandations pour le voyage de sa femme [quelques lignes concernant un retrait d’argent ont été coupées]…