Maurice Denis, né le 25 novembre 1870 à Granville, est un peintre et écrivain français surtout connu pour son implication dans le mouvement symboliste des Nabis.
Il prend ses premiers cours de dessins au Louvre en 1884 et entre à l’académie Julian en 1888 où il rencontre l’artiste Paul Sérusier autour duquel se constitue le groupe des Nabis. Le groupe prend son essor à la fin du XIXème siècle : ils suivent l’exemple du cloisonnisme de Gauguin et développent une peinture qui abolit la profondeur au profit de grands aplats de couleurs, souvent délimités par un cerne noir. Maurice Denis applique donc ces principes et dira dans un article de la revue Art et Critique paru en 1890 : « un tableau avant d’être un cheval de bataille, une femme nue ou une quelconque anecdote est avant tout une surface plane recouverte de couleur dans un certain ordre assemblée ». Il apparait alors comme le théoricien du groupe des Nabis en donnant cette définition du « néo-traditionnisme ».
Sa peinture sera donc d’abord symboliste, décorative et assez simplifiée. Il puise son inspiration dans l’estampe japonaise assez cloisonnée et le fauvisme de Gauguin. Ses oeuvres sont empreintes d’une simplicité dans la forme, n’arborant que peu de détails ce qui permet de créer une atmosphère lumineuse où chaque couleur construit un motif. Les visages ne sont que des ovales sans volonté de créer un portrait et l’intérêt du peintre se voit alors plutôt dans la couleur.
Ses créations font transparaitre son goût pour la déformation du dessin et pour la synthèse. Les couleurs sont posées en aplat et aucun figuratisme ne ressort.
A partir de 1893, il épouse Marthe Meurier ce qui marque un tournant dans sa carrière. Apparait la figure de la femme aimée unique, de la muse. La femme et sa nudité devient un thème à part entière pour Maurice Denis qui en multiplie les représentations. Elle s’articule dans des décors presque irréels, paradisiaques, avec des tons suaves montrant une sensualité qui passe dans le mouvement du corps qui ne respecte aucune convention de proportion et de réalisme. La femme est alors représentée comme un songe, dans une atmosphère de rêve.
A la mort de sa femme vers la fin de la Première Guerre mondiale, son art se christianise et réalise de nombreuses productions à sujets religieux.
Avec ses nombreux voyages, notamment en Italie, il redécouvre la Renaissance italienne. Son style évolue alors progressivement vers un certain classicisme avec une perspective dans le décor. Il peint de nombreux paysages et un modelé finit par ressortir.
D’origine bretonne, il portera aussi un certain interêt à représenter les paysages de sa ville natale, Granville.
Finalement, c’est une grande palette de paysages autant ruraux qu’urbains que Maurice Denis dépeint.
Parallèlement à ses peintures de chevalet, Maurice Denis travaille d’autres techniques comme l’illustration d’ouvrages, des panneaux peints, des plafonds, des fresques murales ou encore des vitraux. Comme le reste du groupe des Nabis, il se penchera aussi sur la photographie, moyen nouveau d’expression des artistes à partir de la fin du XIXème siècle.
A la fin de sa vie il fait l’acquisition d’un ancien hôpital à Saint-Germain-en-Laye pour y installer sa famille et son atelier, comme une demeure d’artiste. L’établissement est actuellement un musée portant son nom. Il y finira sa vie jusqu’à sa mort en 1943.
Millon présente très régulièrement aux enchères des oeuvres de Maurice Denis. En 2022, une huile sur toile a été adjugée 28 000 Euros chez Millon.