Comment reconnaître un meuble Louis Majorelle ?

Louis-Jean-Sylvestre Majorelle (1859-1926) se distingue en tant qu'artiste français, ferronnier d'art et designer emblématique du mouvement Art nouveau. Issu de l'École de Nancy, il acquiert une renommée particulière pour ses créations très diversifiées, allant des meubles de chambre à coucher, armoires et chaises aux objets décoratifs en verre coloré, soufflé et moulé, ainsi que des lampes, vitrines, lustres, et bien plus encore.

En 1877, Majorelle quitte Nancy pour s'installer à Paris, où il entame des études de peinture à l'École des Beaux-Arts. Après le décès de son père, créateur de meubles lui aussi, il retourne à Nancy et reprend l'atelier familial. Il loge à la Villa Majorelle, conçue par l'architecte parisien Henri Sauvage.

L'atelier de Majorelle gagne en notoriété grâce au design distinctif des créations de l’artiste et à la qualité artisanale exceptionnelle de ses produits. Il donne vie à des tables en acajou ornées de montures en bronze raffinées et de remarquables motifs de marqueterie. Les lampes de table et les pièces décoratives résultent d'une collaboration fructueuse avec Daum, un prestigieux fabricant français de verre d'art. Ainsi, l'héritage artistique de Louis Majorelle se trouve inscrit dans l'histoire du design et de l'artisanat français.

Les meubles de Majorelle s’inspirent des formes organiques et s’ornent de motifs floraux ou organique. Ils sont fait de bois, mais aussi de verre coloré, typique de l’art nouveau.

Louis Majorelle a produit toutes sortes de meubles : chambre à coucher, bibliothèque, fauteuils, tables, bureaux, … 

Comment estimer la valeur d’un meuble Louis Majorelle ?

Le style décoratif

Louis Majorelle diversifie ses créations en proposant deux gammes distinctes : l'une dédiée au mobilier haut de gamme, tandis que l'autre se concentre sur une variété plus accessible. La faune et la flore s'expriment à travers un très beau travail de bois et de marqueterie. Le cabinet « Cascade » a obtenu 100 000 euros et illustre bien ce goût pour le travail du bois. Le cabinet s’orne en amarante, noyer, bois de rose, nacre d’une belle marqueterie figurant une pie se posant sur une branche fleurie. La mise en place d'un atelier de forge accompagne son travail dans l’ébénisterie de luxe, ajoutant des détails significatifs à ses œuvres. Le guéridon aux nénuphars à double plateau, par exemple, s’ornent de bronzes dorés uniques, très caractéristiques. Il s’est vendu 110 000 euros. Les éléments en verre sont délicatement décorés à l'acide avec des motifs de feuillages. Le cabinet Aux Algues, vendu 78 000 euros, s’orne de deux portes vitrées en camée et fer forgé.

Le bois est travaillé avec des marqueteries florales et le bronze doré adopte les formes sinueuses des tiges et des fleurs pour donner naissance à des pièces de luxe comme les tables, les bureaux et les fauteuils, qui sont parmi les plus recherchées sur le marché des ventes aux enchères. À mesure que ses créations évoluent, elles tendent à se simplifier. Pour l'Exposition universelle de 1900, on remarque chez Majorelle, l’importance décisive dans le vocabulaire décoratif du bronze doré réinterprété des meubles de style. À partir de là, l’artiste décide de produire ses œuvres en série et collabore notamment avec Daum. Les caractéristiques et les décors des meubles permettent souvent de déterminer sa période de création. Celle-ci peut avoir un fort impact sur l’estimation.

Le modèle

Le décor baptisée « Aux Nénuphars » de Louis Majorelle présente par exemple des meubles délicatement conçus qui captent l'esthétique organique et fluide associée au style Art nouveau. Considérés comme des exemples remarquables du mariage entre l'art et l'artisanat dans le contexte du mouvement Art nouveau au tournant du XXe siècle, ses meubles font aussi l'objet de quelques-unes des plus belles ventes aux enchères de l'artiste. Viennent ensuite ses autres créations emblématiques comme la chaise « Les blés » en acajou et fonds de siège en cuir de havane, dont un lot de 6 pièces peut être vendu aux enchères à partir de 4 900 euros. Certains thèmes mis en place par Louis Majorelle sont ainsi particulièrement recherchés par les collectionneurs. Les meubles plus simples, comme les chaises ou fauteuils sans trop d’ornementation peuvent se vendre aux enchères dès 200 euros.

Pour estimer un meuble de Louis Majorelle, il faut donc tenir compte de la qualité du décor, des matériaux employés, de l’état de conservation du meuble et de sa place dans l’histoire des créations de l’artiste. 

Les ventes record de meubles Louis Majorelle

Le record est attribué à une chambre à coucher de la série « Aux nénuphars », vers 1905, adjugée 949 000 euros en octobre 2000 à New York. Ce spectaculaire ensemble est composé d'un lit deux places - la tête de lit oblongue à décor de deux tiges courbes terminées par des nénuphars dans les angles supérieurs - reposant sur un piètement quadripode d'angle. Les deux tables de chevet partiellement composées d'acajou comportent un plateau aux angles avant arrondis, ouvrant en ceinture par un tiroir, surmonté d'une plaque rectangulaire cintrée.

En 2014, une chaise « Nénuphars », vers 1900-1903, estimée entre 24 000 et 40 000 euros est adjugée 433 000 euros lors d'une vente aux enchères à New York également. Ce très beau meuble en acajou avec des dimensions de 76,8 x 78,7 x 65,7 cm est recouvert d'un cuir à la patine vieillie.

Un bureau aux orchidées en bois sculpté, marqueté en losanges avec trois tiroirs agrémentés de poignées en bronze doré conçu en 1903, est adjugé 275 000 euros lors d'une vente aux enchères à New York en 2013.

Meuble Louis Majorelle adjugés chez MILLON

Découvrez les meubles Louis Majorelle adjugés lors des ventes aux enchères de la Maison MILLON et faites estimer le vôtre ! 

1. Une exceptionnelle bibliothèque modèle « Nénuphar » en acajou sculpté et placage de courbaril est vendue 30 000 euros. Elle présente en façade, cinq portes vitrées ouvrant sur un intérieur compartimenté et trois niches ouvertes. Son riche décor de feuilles et de fleurs de nénuphars en bronze doré forme des colonnes végétales depuis le piétement ;

2. Un bureau « Nénuphar » en acajou mouluré, sculpté et placage de courbaril en toutes faces est aussi adjugé 34 000 euros pour un prix d'estimation entre 30 000 et 40 000 euros ;

3. Un guéridon « Nénuphar » conçu vers 1903-1905 en acajou mouluré et sculpté à deux plateaux circulaires superposés est vendu 46 000 euros pour un prix d'estimation entre 40 000 et 60 000 euros. 

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