Victor-Marie Hugo est né à Besançon le 26 février 1802, ou le « 7 du mois de ventôse de l’an 10 » si l’on se fie au calendrier républicain en vigueur cette année-là. Il est le troisième et dernier fils de Léopold Hugo, général de l’Empire napoléonien et Sophie Hugo (née Trébuchet). Suivant les pérégrinations napoléoniennes, la famille vivra à Naples en 1806 puis en Espagne en 1808, avant de rentrer à Paris, où ils s’installeront dans l’ancien couvent des Feuillantines. La famille retournera en Espagne en 1811 à Madrid, pendant un an, avant que ses parents ne se séparent en 1812. Sa mère, son frère Eugène et lui-même retourneront alors s’installer à Paris.  

Le jeune Victor Hugo, placé en pension d’abord, intégrera ensuite le lycée Louis-le-Grand où il se distinguera très vite et commencera déjà à composer des vers. A 14 ans il écrit « Je veux être Chateaubriand ou rien ». 

En 1818, Victor et son frère Eugène s’inscrivent en droit et très vite le jeune poète publie ses premières Odes. Celles-ci capteront l’attention du roi Louis XVIII qui lui octroit une pension. 

Le 12 octobre 1822, peu après le décès de sa mère, il épouse son amie d’enfance Adèle Foucher. Ce mariage donnera lieu à la naissance de cinq enfants entre 1823 et 1830, dont l’ainée, Léopoldine jouera un rôle tragique dans la carrière de Victor Hugo. 

Si Adèle fera de Sainte-Beuve son amant, Victor, lui, rencontrera Juliette Drouet qui l’accompagnera pendant plus de cinquante ans.  

Tout en se consacrant continuellement à la poésie - les Orientales (1829), les Feuilles d’automne (1832), les Chants du crépuscule (1835) – Victor Hugo voue également une passion pour le théâtre. Ainsi Cromwell voit le jour en 1827 qui préfigure déjà une volonté de rompre avec les règles classiques du théâtre. C’est Hernani qui confirme ce choix puisque le 25 février 1830, première représentation à la Comédie française, marque le début de la « bataille d’Hernani ». Faisant fi des règles du théâtre classique, Hugo affirme sa volonté d’apporter des nouveautés au théâtre, ce qui le promouvra au rang de chef de file du nouveau mouvement littéraire qu’est le romantisme. Avec quelques écrivains choisis, Victor Hugo forme le Cénacle, un cercle de jeunes auteurs qui formeront le romantisme. C’est aux côtés de Gérard de Nerval et Théophile Gauthier qu’il participera au développement de l’école romantique en contradiction avec les classiques, qui livreront une rude bataille.  

En février 1833, Lucrèce Borgia est présentée au public pour la première fois et en 1838, Victor Hugo publie Ruy Blas, une pièce bouleversant les codes sociaux, ce qui provoque des réactions mitigées du public.  

Victor Hugo a une grande production littéraire à la suite de son succès immédiat provoqué par la publication de Notre-Dame de Paris en 1831. Sa production est aussi variée qu’abondante : poèmes, pièces de théâtre, romans et critiques politiques, comme le Dernier jour d’un condamné (1828) qui apparait comme un plaidoyer contre la peine de mort.  

Toutefois, l’auteur ne peut penser l’écriture sans le dessin. Dès son plus jeune âge, il griffone sur ses cahiers, mais ce n’est que plus tard, vers 1830, que le dessin et la peinture vont l’occuper de manière plus fréquente. Lorsqu’il voyage avec Juliette Drouet, Hugo n’a de cesse de dessiner tout ce qu’il voit sur son carnet ou sur un vieux papier. 

Il apprend le dessin auprès de ses amis peintres tels que Louis Boulanger, Paul Huet ou encore Delacroix. Il expérimente les techniques et développe un potentiel artistique à l’égal de son écriture. 

Hugo a à son compte des centaines d’œuvres picturales, où figurent des caricatures, des dessins fantasques et fantastiques et des compositions audacieuses qui reflètent des idées brutes et accompagnent ses textes écrits.  

En 1841, Victor Hugo est élu à l’Académie française.  

En 1843, sa fille adorée, Léopoldine, meurt noyée dans un accident de canotage avec son jeune époux. L’auteur est totalement bouleversé par cette tragédie, compose des textes plus sombres et se tourne vers la politique auprès des Républicains. Nommé par Louis-Philippe en 1845, il devient alors « Pair de France ». Élu en 1848 à l’Assemblée Constituante, il condamne en 1852 le coup d’Etat du 2 décembre 1851 par Louis-Napoléon Bonaparte, ce qui le contraint à l’exil en Belgique et sur les îles de Jersey et Guernesey, périodes de production majeures.   

Son retour à Paris est triomphant en 1870, à la proclamation de la Troisième République. Il sera alors élu à l’Assemblée nationale puis au Sénat.  

L’auteur continue à écrire jusqu’à la fin de sa vie. Acclamé et adoré, il est fêté par 600 000 personnes, qui défilent sous ses fenêtres le jour de ses 80 ans. 

Victor Hugo meurt à l’âge de 83 ans, le 22 mai 1885, à la suite d’une congestion pulmonaire. Ses funérailles au Panthéon seront nationales et suivies par près de deux millions de personnes.