Salvator Rosa (né en 1615 à Naples), est un poète satirique, acteur, musicien, graveur et peintre italien. Sa devise « aut tace aut loquere meliora silentio » (« Soit se taire, soit dire des choses meilleures que le silence ») figure sur son autoportrait de la National Gallery de Londres. Son père, Vito Antonio de Rosa, souhaite qu’il devienne avocat ou prêtre et le fait entrer au couvent des pères somasques. Cependant, le jeune homme préfère les arts et commence donc à travailler en secret avec son oncle maternel, Paolo Greco, qui lui apprend la peinture. Il continue son apprentissage chez Aniello Falcone (1607-1656) en l'aidant à réaliser ses scènes de bataille, et rencontre Giovanni Lanfranco (1582-1647) qui remarque son travail. Ce dernier lui conseille d'aller à Rome, où il reste de 1634 à 1636. Revenu à Naples, il se met à peindre des paysages pittoresques envahis par la végétation, des rivages déchiquetés, des montagnes et des grottes : là est le début de son œuvre romantique. Ces premiers paysages se vendent à bas prix par l'intermédiaire de petits marchands. Entre 1638 et 1639, il repart à Rome et est hébergé par le cardinal Francesco Maria Brancaccio, évêque de Viterbe, qui lui demande de peindre un de ses rares retables, représentant l'Incrédulité de Saint Thomas, pour l'église Santa Maria della Morte de Viterbe. Salvator écrit également ses premières pièces de théâtre, qui lui apportent des ennemis puissants parmi les mécènes et les artistes, comme Bernini (1598-1680). Fin 1639, il doit se réfugier à Florence où l'a invité le cardinal Gian-Carlo de Médicis, et réunit alors une sorte d'atelier et de salon de poètes, de dramaturges et de peintres : « l'Accademia dei Percossi » (« l'Académie des Frappés »). Il s’installe définitivement à Rome en 1649, et y peint quelques sujets qui font sa renomée comme « Démocrite au milieu des tombes », « La Mort de Socrate », « La Mort de Regulus », ou encore « La Justice quittant la Terre et La Roue de la Fortune », qui lui vaut nombreuses critiques. Alors qu'il travaille à une série de portraits satiriques, dont le dernier devait être le sien, Rosa est frappé d'hydropisie, et meurt six mois plus tard. Il est enterré dans l'église des Anges, où l'on a placé un portrait de lui.