Louis-Ferdinand Céline a été l'un des romanciers les plus novateurs du XXe siècle et son influence reste immense.
Louis-Ferdinand Céline est né Louis-Ferdinand Destouches en 1894 à Courbevoie, près de Paris. Son père travaille dans une compagnie d'assurance et sa mère vend de la dentelle. Il n'a reçu qu'une éducation de base et a occupé divers postes mineurs avant de s'engager dans l'armée en 1912. Son unité est appelée à combattre pendant la première guerre mondiale et Céline est blessé au combat, ce qui lui vaut la médaille militaire. Il est ensuite envoyé au consulat de France à Londres. Après la guerre, il fait des études de médecine. Céline obtient son diplôme de médecin en 1924 et part voyager dans le cadre de missions médicales pour la Société des Nations. En 1928, il ouvre un cabinet dans la banlieue de Paris et écrit pendant son temps libre. Il devient célèbre avec son premier roman, Voyage au bout de la nuit (1932), l'histoire d'un homme torturé et désespérément en quête de sens, écrite dans un style véhément et décousu qui marque son auteur comme un innovateur majeur de la littérature française du XXe siècle. Voyage au bout de la nuit, qui est novateur, tant par son utilisation du langage, utilisant le langage familier, pour créer ce qu'il appelle la petite musique, que par son style très pessimiste et cynique. Il utilisera un style similaire dans ses romans suivants. En 1936 suit Mort à crédit, un portrait tout aussi sombre d'un monde dépourvu de valeur, de beauté et de décence.
Au début de la Seconde Guerre mondiale, Céline s’engage dans le service ambulancier, mais après la chute de la France en 1940 et retourne travailler dans un dispensaire à Bezons. Craignant d'être accusé de collaboration, il s'enfuit lors de la libération de la France par les Alliés et se réfugie au Danemark en passant par l'Allemagne, qui connaît alors l'apogée des campagnes de bombardement alliées. Au Danemark, il est emprisonné pendant plus d'un an après que les autorités françaises qui l’accuse de collaboration et exige son extradition. Il rentre en France en 1951 après qu'un tribunal militaire de Paris lui accorde l'amnistie. À son retour, il reprend la pratique de la médecine et continue d'écrire. Si pendant les années 1930, Céline jouit d'une grande réputation, celle-ci diminue pendant et après les années de guerre en raison de sa misanthropie de plus en plus véhémente. Ses dernières œuvres, une trilogie composée de D'un Château l'autre (1957), Nord (1960) et Rigodon (1969), dépeignent la Seconde Guerre mondiale vue de l'intérieur de l'Allemagne ; certains critiques les considèrent comme égales en puissance et en style à ses deux célèbres romans de jeunesse. Parmi ses autres œuvres, citons la Bande de Guignol (1944), Casse-Pipe (1949 ; "Shooting Gallery"), et Entretiens avec le Professeur Y (1955 ; "Conversations avec le Professeur Y"). Le désespoir implacable, l'amoralité, la rage et l'érotisme de ses œuvres continuent de déranger certains critiques, qui s'opposent à son point de vue sous-jacent même s'ils louent son lyrisme apocalyptique. D'autres critiques trouvent un humanisme paradoxal dans la rhétorique agonisante de Céline et interprètent ses délires comme une révolte contre le mal intolérable du monde. Bien qu'il reçoive une généreuse avance de Gallimard, il soutient qu'il vit dans la misère. Il meurt en 1961.
L’écriture subversive de Céline reste d’actualité aujourd'hui, malgré ses opinions politiques et les pamphlets incendiaires qui ont menacé de ruiner sa réputation. La remise au gout du jour de d’ouvres non publiés nous rappelle pourquoi l'auteur appartient au panthéon des grands auteurs modernes.