CÉLINE (Louis-Ferdinand)

CÉLINE (Louis-Ferdinand)

Voyage au bout de la nuit. Roman. Nouvelle édition avec quinze dessins de GEN-PAUL. Paris, Denoël, sd (c. 1943). In-8 de 354 pp. Vélin ivoire, dos lisse, titre doré. 15 dessins de Gen-Paul gravés à pleine page. Bel exemplaire enrichi de 3 FEUILLETS AUTOGRAPHES de Céline, repliés, 5 pp. au stylo-bille bleu, avec ratures et ajouts (273 x 213 mm), extraits de D'un château l'autre (publié en 1957 chez Gallimard) pour les pp. 94, 95 et 96 et de Féérie pour une autre fois (publié chez Galllimard en 1952) pour les pp. 136 et 136 bis, avec de nombreuses variantes par rapport aux textes définitifs (dont un feuillet très remanié dans lequel il évoque ses manuscrits volés) : - page chiffrée "94" : "Ils s'arrêteraient bien de déconner ! La question maginot posée et moi toujours no no réponse. On me repassait les menottes. Je reprenais l'autobus au gnouf ! (ça a été ainsi des mois et puis un moment j'ai pu du tout pu bouger alors c'est eux qui sont venus me voir et me reposer les mêmes questions au fond du trou. 3 mètres sur 3, 6 mètres de fond, un puits pour moisir" - page chiffrée "95" (suite du texte précédent) : "verdir pas mieux béri béri lichen myopie [?]… La petit idée que j'y crève ? Oh sûr certain. mais tout doucement là… sans scandale sans qu'on puisse parler de tortures … ! Deux années à fond de puits… alors ? Un mutilé de guerre 75 p 100 !... Que 25 p 100 donc de sa personne ? Alors ? Alors ? Et il se plaint ce rbut ! Merde ! Là maintenant, deux ans plus tard, à Meudon, on me demande plus rien…" - page chiffrée "96" (suite du texte précédent) : "je cherche plus non plus ! Comprendre ! La flûte ! Zut ! D'autres soucirs ! Le gaz… L'électricité ! et le charbon donc ! et les carottes et la queue de bœuf pour les chiens. Sûrement les pirates [biffé : qui m'ont tout volé liquide sous les bois et les manuscrits et les nippes, tout dévalisé, secoué, saccagé et mes meubles nippes manuscrits ont tout mon local rue Girardon meubles nippes manuscrits… souffrent]" - page chiffrée "136" (avec grand trait oblique à l'encre la rayant) : "Ils vont pas y rire ! Mais le Nord est bien pour eux les Russes, avec le lard et le chou rouge, ces gateries du Nord. J'en ai eu des Russes avec moi là haut en cellule ou plutôt à l'infirmerie. Un d'eux s'appelait Barrabas… Il était mordu du Danemark à cause des maisons, des trottoirs… Il avait eu le temps d'admirer, il y avait vécu deux ans, sapeur le tout !.. Les Russes réclamaient qu'on le rentre. Barrabas préférait mourir que de retourner en Russie. Mourir en prison danoise plutôt que de retourner là bas. C'était des séances pour le convaincre, le mal que je me suis donné" - page chiffrée "136 bis" : "qu'il remange un peu et bafouillait dix mots d'allemand… Il me faisait de la propagande pour les partis capitalistes. Prôgrâm Chatlïn Cheïssé ! Il était grand deux fois comme moi il allait et venait dans la cage… Il arrêtait pas… On était enfermés ensemble. Ich Kan arbeiten ! Ya ! Ya ! Program Chtalin Cheïsse ! Danmark gut fur much !... Il prétendait que la police aussi l'attendait pour le torturer, sa police russe ! moi alors un peu les Fifis ils m'attendaient pas gare du Nord pour"."