Henri Matisse est un artiste peintre français né en 1869 au Cateau-Cambrésis et mort en 1954 à Nice. Il suit d’abord des études de droit à Paris, et se destine à être clerc de notaire. Il découvre pendant une convalescence la pratique artistique et commence à peindre, dessiner et graver. Matisse décide alors de changer de voie et s’inscrit à l’Académie Julian à Paris. Il intègre par la suite l’École des Beaux-Arts de Paris et étudie dans l’atelier du peintre Gustave Moreau. L’enseignement de son maître le pousse à aller au-delà du narratif.
À ses débuts, Henri Matisse travaille dans une veine réaliste. Ses toiles représentent des sujets classiques. On y retrouve des paysages, des natures mortes, la figure de la liseuse… L’espace est académiquement structuré et les couleurs respectent le ton local.
Il est par la suite influencé par le postimpressionnisme et plus particulièrement le pointillisme et le divisionnisme. Il travaille en 1904 aux côtés de Paul Signac à Saint-Tropez où il découvre les couleurs vives et chaudes du Sud de la France. Matisse est aussi beaucoup marqué par le travail de Vincent Van Gogh avec lequel il se familiarise lors de la première grande rétrospective de l’artiste organisée en 1901 par la galerie Bernheim Jeune. Il retient de son travail une peinture dynamique où les couleurs sont intenses et les complémentaires juxtaposées.
Au début du XXe siècle, Henri Matisse peint de nombreux paysages, surtout méditerranéens. Il adopte la touche divisionniste. Peu à peu la couleur prend chez lui une importance grandissante et devient de moins en moins mimétique de la réalité. Dans ce cheminement, Matisse se dit guidé par ses émotions Il tâche alors de rompre avec l’environnement ambiant et d’explorer une nouvelle manière. En 1898, lorsque Gustave Moreau décède, Henri Matisse collabore avec d’autres artistes issus de son atelier, tels que Charles Camoin, Albert Marquet et Henri Manguin. Leur entraînement collectif débouche sur le fauvisme.
En 1905, Henri Matisse se rend à Collioure et invite André Derain, avec qui il avait déjà travaillé quelques années plus tôt, à le rejoindre. La lumière méditerranéenne l’oriente vers un choix de couleurs plus franches pour représenter des paysages spontanés et puissants, notamment des vues maritimes. Henri Matisse tâche alors de ne pas imiter le réel mais de traduire dans ses oeuvres sa vision personnelle.
La nouvelle manière proposée par Henri Matisse et les artistes avec qui il collabore est présentée au Salon d’automne en 1905. Il expose aux côtés de Maurice de Vlaminck, Charles Manguin… Ces toiles vont choquer et la critique leur attribue alors le nom de « fauves » que les artistes reprennent pour ce nouveau mouvement. Les peintures diverses présentées au Salon d’automne offrent des iconographies classiques mais un traitement révolutionnaire : une simplification des formes, une économie des détails, une certaine stylisation… mais surtout des couleurs au chromatisme très intense. Chez les fauves, dont Matisse est le chef de file, la couleur triomphe sur le sujet, elle s’autonomise dans une liberté de composition. La touche est vive et les couleurs sont pures, posées par tâches ou en aplats. Cette couleur intense, libérée, reflète alors l’intériorité de l’artiste.
Ce nouveau mouvement marque l’histoire de l’art et, au début du XXe siècle, constitue la première des avant-garde historique. Les artistes de ce mouvement proposent une rupture radicale et une nouvelle vision de l’art. Ils mènent un combat au nom de la révolution plastique, de la liberté, de l’audace, et de la radicalité. Les fauves amorcent une première remise en question de principes guidant l’art depuis la Renaissance : la mimésis et la vraisemblance. Ils ouvrent ensuite la voie à d’autres mouvements poursuivant cette remise en question tels que le cubisme, le futurisme ou encore le courant Dada.