AR PENCK est le pseudonyme du peintre et sculpteur allemand Ralf Winkler, né le 5 octobre 1939 à Dresde et mort en 2017.
Autodidacte, il développe son propre style et sa propre technique de peinture et de sculpture après avoir été rejeté par les académies de Berlin-Est en 1950, son talent étant considéré comme insuffisant. Il suit toutefois un enseignement artistique d’un an avec Juergen Böttcher, peintre, dessinateur et réalisateurs de films-documentaires.
En 1966, il se présente comme candidat à la Verband bildender Künstler (Fédération des jeunes artistes) sous un nom d’emprunt qui deviendra son nom d’artiste, AR PENCK. A la fin des années 1960, il rencontre de plus en plus de problèmes avec l’Etat de la RDA, ses dessins commencent à être censurés et saisis amenant le refus de son affiliation à la fédération des jeunes artistes.
Il fonde le groupe Lücke (« vide ») en 1971 avec Wolfang Opitz et Steffen Kuhnert. Les censures se font de plus en plus nombreuses et ses oeuvres sont détruites par la RDA. Son passage à l’Ouest devient alors crucial afin qu’il puisse exprimer son art. En 1980 il obtient un visa, ce qui marque un point culminant dans sa carrière, il rencontre enfin un certain succès. Il peint dans une réponse au contrôle politique et social et souhaite donner une voix à l’individu au sein du collectif.
AR PENCK est considéré comme un artiste néo-expressionniste, phénomène pictural surtout caractérisé par un refus de l’art conceptuel et minimaliste. Il revient à la peinture figurative dans un style violent d’émotions dans une iconographie provocatrice. L’artiste renoue avec la matérialité et la gestualité de la peinture.
Son style est caractérisé par un foisonnement de personnages et de symboles simplifiés. Il s’inspire de l’art brut et primitif, sans influence de la tradition culturelle occidentale. Il utilise en grande partie des lignes et des symboles qu’il trouve dans ces styles artistiques. On retrouve alors dans ses réalisations des signes de soleil, de croix, d’animaux et d’hommes faits de simples traits comme les hommes « bâtons » que l’on peut trouver sur les parois des grottes. Ces dessins longilignes comme des lances lui permettent alors de symboliser les combats existentiels qu’il a vécu ainsi que les résistances et différentes barrières que tous peuvent expérimenter au cours de sa vie. Il utilise principalement le noir pour faire ses symboles en les posant sur un fond coloré souvent marqué par les couleurs primaires que sont le bleu, le jaune et le rouge, appuyant encore une fois sur le caractère élémentaire de sa création artistique.
Son langage est universel, tiré de ces signes élémentaires pouvant remonter jusque la Préhistoire et les peintures rupestres. Son souhait est de réaliser des compositions qui peuvent être lues par tous et de manières différentes