Anka KRIZMANIC (Omilje 1886 - Zagreb 1987)

Anka KRIZMANIC (Omilje 1886 - Zagreb 1987)

Vue de Zagreb, et sa cathedrale

Anka KRIZMANIC (Omilje 1886 - Zagreb 1987) Vue de Zagreb, et sa cathedrale Huile sur toile 43 x 54 cm Signé et daté en bas à droite A Krizmanic 1941 Nous remercions Madame Ivanka Rerberski de nous avoir confirmé l'authenticité de cette œuvre. Un certificat sera remis à l'acquéreur. Anka Krizmanić est l’une des plus importantes peintres croates de la première moitié du 20e siècle. En tant qu’enfant prodige, elle est entrée dans le monde de l’art « par la grande porte ». Elle n’avait que quatorze ans lorsqu’elle fut la plus jeune artiste à participer avec deux dessins à la légendaire exposition du groupe « Medulić » - Malgré une époque peu héroïque (1910), aux côtés des célèbres artistes croates : Meštrović, Bukovac, Medović, Rački et bien d’autres. Elle a étudié à Dresde à l’École d’arts appliqués (1913 - 1917), où elle a étroitement fréquenté Otto Dix (ce lien est resté marqué sur son Autoportrait avec un masque d’Otto Dix, de 1918). Après être rentrée à Zagreb avec la médaille d’argent du meilleur travail en arts graphiques, son éminente personnalité de peintre a immédiatement été remarquée aux expositions du « Salon de printemps ». À la fin des années vingt, la critique l’a proclamée « plus grand talent féminin ». Plus tard, à partir des années quarante, elle s’est progressivement écartée de la route des événements artistiques, restant presque jusqu’à sa propre fin, tel un joyau caché, dans l’ombre. Ce n’est qu’à la grande exposition rétrospective du Pavillon des arts à Zagreb en 1986, à la fin de sa vie, qu’elle a de nouveau attiré l’attention sur son imposant et large opus artistique d’une portée anthologique. Sa nature créatrice a penché dès le début pour le monde du réalisme. Elle s’est rapprochée aussi bien par son style que par son expression de l’image réelle du monde. Par un style particulier de réalisme subjectif des couleurs et d’impression, elle savait créer avec inventivité - la grandeur du réel, constante picturale sur laquelle elle a insisté avec persévérance. Le tableau (nommé d’après sa description) Vue sur Zagreb et sa cathédrale, que nous analysons ici, est la variation d’un motif bien connu qu’Anka Krizmanić a peint à plusieurs reprises. Le tableau comporte dans le coin inférieur droit la signature authentique d’Anka Krizmanić. Il a été peint dans la Ville haute de Zagreb depuis l’environnement précis où la peintre a passé toute sa vie. Notre célèbre habitante de la rue Jurjevska et sublime interprète de la nature a peint cette vue de la cathédrale de Zagreb depuis son emplacement préféré de la Ville haute. Il faut en outre souligner la manière dont elle a imposé la vue de Zagreb et de sa cathédrale comme une éloquente métaphore. Cette scène est le témoignage de la longévité de la ville, témoignage au pinceau également constitué par l’essence de son approche picturale, dans ce cas précis de son approche de la structure urbaine de Zagreb. Elle l’a peinte au pastel et à la craie lithographique, alors que prédominaient depuis le début des années quarante des motifs de la vue sur la cathédrale dans la technique de l’huile sur toile. La même année, en 1941, lorsque cette version dont il est question a été peinte (comme cela est indiqué en bas à droite de la signature), Anka Krizmanić a peint depuis ce même endroit un autre tableau nommé Zagreb depuis la promenade Jurjevsko, qui se trouve dans une propriété privée à Zagreb. La concordance des motifs est presque absolue, la différence résidant uniquement dans le traitement de la peinture. Du point de vue pictural, la version zagréboise est une impression minutieusement travaillée d’une vue brumeuse de la Ville basse, dans laquelle on distingue à peine les contours des tours de la cathédrale de Zagreb, coordonnée de façon très réaliste sur le plan des couleurs avec une gamme brun-gris de scène d’automne, tandis que celle-ci est peinte de façon beaucoup plus libre, avec une palette plus ouverte et plus claire, presque pastelle, souvent vue dans son opus de paysages….. Mais en réalité, cette liberté de la peintre introduit justement dans l’impression urbaine de ce tableau un ton moderniste, qui est très rare dans la peinture d’Anka Krizmanić, ce qui, dans le contexte de son opus, rend ce tableau exceptionnel. Ivanka Reberski