[SAND (George)].

[SAND (George)].

Ensemble de 6 L.A.S. de Pierre LEROUX (1897-1871, éditeur, philosophe et homme politique, théoricien du socialisme) dont 5 adressées à George SAND : - L.A.S. ""P. Leroux"", slnd (c. 1848), 3 pp. in-12 adressée à ""Madame George Sand"" : ""Comment vous remercier, chère amie, de votre gentillesse, amabilité et gracieuseté ! Je vous envoie, sans mot dire, mon élucubration sur la fable et l'évangile, pêle-mêle, et vous prenez la peine de dresser un jugement approbatif qui m'a récompensé de la peine que j'avais eu à écrire ladite élucubration. J'ai lu et relu vos éloges ; ils m'ont séduit ; ils seront peut-être cause que je continuerai, et ferai une vaste odyssée que vous lirez un jour. Mais, comme je le dis à AUCANTE, qui vous remettra ce billet de remerciement, les temps sont terribles, et il est difficile quand mugit la tempête, de s'absorber dans l'étude des monuments et des in-f°. Encore si j'étais à Nohant ! […] Ici tout parle misère, guerre, et pleurs et grincements de dents. Adieu, amie, et à toujours vous."" L'élucubration sur la fable et l'évangile dont il parle est certainement son ouvrage Du Christianisme et de son origine démocratique paru en 1848. - L.A.S. ""P. Leroux"", sl, 15 août [1844], 2 pp. et ½ in-12 [à G. S.] ; il n'a pas été en état de lui écrire avant et lui écrit sur le départ ; Hetzel n'a pas commencé l'impression du texte, elle n'a pas besoin de se tourmenter, il lui propose son aide ; il a vu M. Véron et il dira à G.S. ce qu'il veut ; il ira peut-être à Boussac avant d'aller la voir ; ""Adieu, mes amitiés à Chopin, à Maurice, à Solange."" Allusion à la préface de Werther parue le 12 octobre 1844. - L.A.S. ""P. Leroux"", slnd (février ou mars 1843 ?), 2 pp. in-12 adressée à ""Madame George Sand Paris] : ""Chère amie, j'ai lu et envoyé à l'imprimerie vos pages. Je ne les ai pas jetées au feu. Pourquoi m'écrivez-vous de pareilles choses ? Est-ce que vos soins pieux pour Spiridion ne me sont pas sacrés ? En effet je suis un peu trop du camp des philosophes, et il y a en moi un vieux levain contre les contradictions et irrésolutions de l'abbé. Croyez toutefois que je lui pardonne les injures. Je corrigerai les épreuves, et soignerai ainsi la boite où sera présenté votre baume consolateur."" Une note manuscrite au crayon postérieure indique : ""Il s'agit sûrement de l'article sur les dernières publications de M. de Laurencin, Revue Ind. 10/3/43"". - L.A.S. ""P. Leroux"", slnd [octobre 1844?], 4 pp. gd in-8 [à G. S.] : il se rétablit et a enfin terminé l'affaire de la réimpression de Consuelo ; il s'était d'abord adressé à M. Masgana ""un fort honnête homme mais peu hardi en entreprises de librairie"" avec qui il ne parvint pas à se mettre d'accord sur le nombre de volumes et dont il doute de la capacité à oser entreprendre un second tirage si nécessaire ; il traite finalement avec Charpentier qui montre plus d'audace et accepte la parution en six volumes en 10000 exemplaires et non 2000 ""il compte bien devenir acquéreur de Perrotin pour votre collection qui lui a déjà été offerte, et il la poussera"" ; il envoie rapidement la lettre afin que G.S. lui réponde pour conclure l'affaire. Une note manuscrite postérieure au crayon indique ""Il s'agit de la réimpression de Consuelo chez Charpentier (Delahays) en 4 vol. 1845 fait suite à la lettre publiée par W. Karénine III p. 401"". - Fragment de L.A., slnd [1er octobre 1844], 1 p. in-8 [à G. S.] : ""Si vous n'avez pas horreur de ma quatrième planche pourrie il faudrait mettre au dos des deux effets la date 'Nohant, le octobre 1844' et votre signature, sans rien de plus. […]"" Une note manuscrite postérieure au crayon indique : ""Cette feuille a été détachée d'une lettre du 1er octobre 1844 déjà publiée par W. Karénine III p. 401-405"". - L.A.S. ""P. Leroux"", sl ""Mercredi 7 mai"" [1851], 2 pp. in-4, à un destinataire non identifié : ""Mon cher Monsieur, je suis charmé de pouvoir faire partir aujourd'hui même une partie de ce que vous me demandez. Voici deux billets de tribune basse (les bonnes) pour demain […] Quant à l'autre point […] Je n'ai rien obtenu, pas même une réponse, des personnes de la rue Rambuteau, que vous savez. […] Vous savez que, pour être un peu bien placé, il faut aller à l'assemblée de bonne heure […]"". Malgré qu'il eût réussi le concours d'entrée à l'École polytechnique, il interrompit ses études pour aider les siens. Il fut typographe, puis en 1824, devient collaborateur du journal Globe. Il entra dans la communauté saint-simonienne en janvier 1831 et c'est grâce à son influence que le Globe devint l'organe officielle de la secte. Lors des dissensions entre les saint-simoniens, il se sépara du mouvement en même temps que Bazard (novembre 1831). Après avoir dirigé la Revue encyclopédique qu'il dut abandonner faute de succès, il créa, en 1838 avec Jean Reynaud, l'Encyclopédie nouvelle (inachevée). Il collabora alors à la Revue des Deux Mondes qu'il quitta pour fonder, avec George Sand et Louis Viardot, La Revue Indépendante (1841) dans laquelle il publia des articles, dont certains soulevèrent une violente polémique. Mais l'ouvrage qui a fondé la renommée philosophique de Pierre Leroux parut en 1840 : De l'Humanité, de son principe et de son avenir, où se trouve exposée la vraie définition de la religion et où on explique le sens, la suite et l'enchaînement du mosaïsme et du christianisme. « À partir de ce moment, Pierre Leroux, voyant dans l'idée saint-simonienne un moyen pratique de réaliser sa théorie de l'humanité, se mit à publier des brochures sur ce sujet, et, en 1845, ayant pris à Boussac (Creuse) la direction d'une imprimerie, il en profita pour fonder la Revue sociale, où il se proposait de développer ses idées humanitaires » (GDU). C'est lui qui a forgé le mot ""socialisme"". Élu à l'Assemblée nationale en 1848, à la Législative en 1849, il s'exilera après le Coup d'État, vivra à Londres puis à Jersey, jusqu'à l'amnistie en 1869. D'abord subjuguée par lui, George Sand, plus tard, se dégrisera et aura, en privé, des jugements sévères sur l'homme.