Skip to main content

Vente Arts d'orient de l'Inde - Manuscrits & Objets d'art du 14 juin 2023

Lot

Sur 303

Anthologie poétique attribué au polygraphe andalou Ali ibn Musa Ibn Saïd al-Maghribi (m. 1286), composée vers 1255-1285.

  • Description
  • Expositions
  • Provenance

Anthologie poétique attribué au polygraphe andalou Ali ibn Musa Ibn Saïd al-Maghribi (m. 1286), composée vers 1255-1285.

Manuscrit sur papier fort oriental, sans titre ni colophon, de 193 feuillets, calligraphié à l’encre sépia, en beau naskhi de 21 lignes par page, avec les titres en large écriture maghribi. Le manuscrit contient 386 notices plus ou moins étendues de poètes ou prosateurs andalous des V-VI-VIle siècles de l'hégire avec systématiquement des extraits de leur diwan. Les notices couvrent en moyenne une page, mais certains poètes bénéficient de plusieurs feuillets. Reliure à rabat, plats estampés à froid 20 x 13,5 cm Etat : anciennes mouillures marginales, restaurations de papier ne touchant pas le texte sauf pour une douzaine de feuillets. Notes marginales principalement perpendiculaires, de la même écriture. L’auteur : 
 Abu al-Hasan ‘Ali b. Musa b. Muhammad b. Abdelmalik b. Saïd al-Maghribi (610H./1213 - 685H./1285) de son nom complet, également connu sous le nom d'Ibn Saïd al-Andalusi est un géographe, historien et poète arabe, et le plus grand connaisseur de la poésie produite en Al-Andalus au cours des XIIe et XIIIe siècles. Il est né à Alcalá la Real, près de Grenade, dans une famille éminente, descendant du compagnon du prophète Ammar ibn Yasir, au service de la dynastie almohade. Sa vie est rythmée par les voyages, les rencontres avec les savants, les études et les recherches dans les bibliothèques. Séjour au Caire, études à Marrakech, Séville, pèlerinage à La Mecque en 1249; il excelle non seulement en philologie et en éloquence, mais aussi en histoire et en poésie. Il se rend à Damas, où il rencontre le sultan al-Mu'adham b. al-Malik al-Salih et explore les bibliothèques de la ville. Il se rend ensuite à Homs, Mossoul et Bagdad, où il explore 36 bibliothèques et fréquente la cour du sultan. En 1254, il entre au service du sultan Abu Abdallah al-Mustansir. Il visite l'Arménie et se rend à la cour mongol de Hulagu Khan de 1256 à 1265, avant de rentrer à Tunis sur la fin de sa vie. L’oeuvre de Ibn Saïd Ibn Said, l'un des écrivains les plus prolifiques du monde musulman, aurait écrit ou compilé au moins quarante ouvrages dans tous les genres littéraires, incluant l'histoire, la géographie, la littérature et la poésie. La plupart de ses travaux sont des anthologies et des encyclopédies, qui s'étendent sur de nombreux tomes (le Mughrib comprend 15 tomes, tout comme le Muchriq). En 1250, il rédige son « livre de l'extension de la terre en fonction des longitudes et des latitudes ». Son Kitab al-Jughrafiya (Géographie) incarne l'expérience de ses nombreux voyages à travers le monde musulman jusqu’aux rives de l'océan Indien. Très peu de ces ouvrages nous sont parvenus. Les cahiers de la "Mirzama" (maintenant perdus) étaient si nombreux qu'ils formaient la charge d'un chameau, et le "Tarikh al-Kabir" était aussi vaste que l'œuvre de Tabari selon Maqqari. Sa monumentale œuvre est l'achèvement de l'ouvrage en quinze volumes du "Kitab al-Mughrib fi-Hula al-Maghrib" ("Le livre extraordinaire sur les parures de l'Occident"), initié plus d'un siècle auparavant par Abû Muhammad al-Hijari (m. 1155) à la demande de l'arrière-grand-père d'Ibn Saïd, et complétée par différents membres de sa famille. En 115 ans, "cinq Banu Saïd, de père en fils, ont contribué à cette œuvre par héritage", comme le décrit Lévi-Provençal. L'ouvrage, également connu sous le nom de Kitâb al-Mughrib, se situe à mi-chemin entre une anthologie de la poésie et une géographie, rassemblant des informations sur les poètes du Maghreb organisées par origine géographique. Selon Louis Crompton, il s'agit "peut-être de la plus importante" des diverses anthologies de poésie médiévale andalouse. À partir de cette encyclopédie, Ibn Said a extrait des anthologies thématiques, qu'il offrait souvent à des princes ou à des amis. Nombres d’œuvres d'Ibn Saïd ne sont conservées que de manière fragmentaire. Le présent manuscrit Le present manuscrit, qui contient 386 notices et extraits de poètes andalous, se présente comme une anthologie sans classification, contrairement à la présentation du «Mughrib». Dans ce dernier texte, deux tiers des poètes de la présente anthologie sont présents mais avec trop souvent d'importantes variantes dans les vers cités, ce qui exclut son appartenance à cette encyclopédie. Le présent texte semble donc se rattacher à la partie perdue de l'oeuvre d'Ibn Saïd. En partant de la bio-bibliographie exhaustive établie par G. Potiron, il doit appartenir à l'un des titres suivants réputés comme perdus : le N°8 Muluk al-Shi'r, le N°9 al-Muqtataf min hula-l-Arus al-Andalusiya, le N°10 al-Muqtataf min azahir al-Taraf, le N°22 Kunuz al-Adab, le N°30 al-Mirzama. L'authentification comme autographe d'Ibn Said se base sur une comparaison avec trois manuscrits précédemment authentifiés comme autographe. L’un est conservé à l’Escurial, le second est conservé à l'Université de Tubingen, le troisième est le manuscrit du «Mughrib» de la bibliothèque royale d'Egypte. La comparaison des graphies, des particularités de l'arabe hispanique et des rajouts en marge ne laisse pas de doute sur l'authenticité autographe du présent manuscrit. Par ailleurs, à partir de la page 62, l’auteur fait référence à sa famille : il présente en premier son aïeul dont il cite de lui quatre vers qu'il dit tenir de son père. Il passe ensuite à Abu Ja'far ibn Saïd qui fut ministre d'Othman b. Abderrahmen, à Grenade, qu'il considère comme le plus grand poète des Al-Saïd citant des vers de son diwan sur plus de 6 pages. Il cite ensuite Abderrahmen le frère d'Abu-Ja'far, « qui a beaucoup voyagé, dont le diwan est perdu, et qui fut tué par les Tatares à Boukhara. Il passe ensuite à leur frère Malik, « secrétaire de Yahia b. Ghania (dernier gouverneur almohade d'Espagne m. 1148). Il arrive enfin à sa propre notice qui occupe les pages 70 à 110. Il entame son anthologie qui occupe 40 pages en parlant à la première personne et se présente comme celui qui mit la dernière main au «Araïs al-Adab» ( ie «Falak al-Adab» titre général du Mughrib et du Muchriq). Il note qu'il fut l'un des secrétaires (katib) de l'Emir almohade Yahia b. Abdelwaheb. Des extraits d'environ 700 vers dans tous les genres défilent tout au long de cette anthologie personnelle. Page 82, il cite dix vers d'un poème composé en l'honneur du sultan Saladin, à l'occasion de la défaite des croisés à la bataille de Damiette (1250). Enfin, une datation au Carbone 14 par le laboratoire Ciram confirme une datation du papier entre 1256 et 1304 (2 σ - 86,1% confidence).
Références bibliographiques:
 E. I. - III - 950. Levi- Provençal: le Zagel hispanique dans le Mughrib d'Ibn Saïd. Arabica I-fasc. I-1954. G. Potiron: Un polygraphe andalou du XIIIe siècle. Arabica XIII-fasc. 2-1966.
Provenance : Collection de son Excellence l'Ambassadeur M. B. A.

Vente terminée

Estimation

50 000 € - 80 000 €

Département

  • Téléphone   +33 (0)1 47 27 76 71
  • Email   asjoncoux@millon.com

Notre équipe

Anne-Sophie JONCOUX - PILORGET

Anne-Sophie JONCOUX PILORGET

Raya_Jelabi

Raya JEBALI

Killian LECUYER

Vous pourriez aimer

Créer votre alerte
Lot 212

Turquie, Canakkalé, XIXe siècle

En céramique argileuse à glaçure brune à décor appliqué à la barbotine de fleurs et rosettes brunes. (aiguière sur piédouche cassé-collé en plusieurs...
Lot 170

Iran, début du XIXe siècle

Huile sur toile 200 x 85 cm A Maiden holding a jewel, Qajar Persia, early 19th century Les similitudes entre le présent lot et une peinture d'une...

Nos actualités et événements vous intéressent,
inscrivez-vous !

Skip to top