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Vente MANUSCRITS & AUTOGRAPHES : collection de Madame V. du 1 décembre 2022

Lot

Sur 215

Emmanuel CHABRIER

  • Description

Emmanuel CHABRIER

. 8 L.A.S. « Emmanuel » ou « Emml », La Membrolle mars-juillet 1889, à SA FEMME Alice ; 24 pages la plupart in-8, une enveloppe (qqs. légères fentes aux plis). Belles et amusantes lettres à sa femme sur sa vie à La Membrolle pendant la composition de Briséïs. [Correspondance 89-19, 58, 60, 67, 68, 72, 73] [Bordeaux] Mercredi [13 mars]. Séjour à Bordeaux pour un concert de ses œuvres, avec des airs du Roi malgré lui chantés par Rose Delaunay et Frédéric Boyer : « je leur fais répéter ce soir la Chanson tzigane, l’entrée du Roi, & le duo des Gondoles. […] Ce soir, j’irai passer un moment au Tribut de Zamora, une roustissure du père Gounod […] demain, à 8 h. ½, répétition au théâtre de tous mes morceaux »…. [La Membrolle] Jeudi matin [20 juin]. Amusant récit d’une noce villageoise… « Gayet et moi sommes les témoins du marié ; nous aboulons nos noms, prénoms, âges et qualités ; après le pas de l’écharpe dansé par le maire et l’instituteur qui lui sert de secrétaire, on se reprend le bras et en route pour l’église ; […] sur la demande du marié, je me précipite sur un bout d’harmonium ; entrée ! – Je lâche quelques nouveaux accords à l’Offertoire, à l’Élévation, et à l’Agnus. Entre temps, le père de la mariée, qui est chantre, et un autre bonhomme, père, celui-là, de la fille à Nanie Chenesseau, ton ancienne amie, chantre aussi, gueulaient des Kyrie assortis. À la fin, j’ai joué encore un petit n’importe quoi ; il se faisait midi et de plus en plus chaud. – On avait faim et encore plus soif. – 70 à table […] À 3 h. danse, jeu de boules, billards &a ; j’ai dansé comme un pantin jusqu’à 8 h. du soir. J’étais infatigable ! […] À 8 h. ½, dîner ; 100 personnes ; des gueules à tout casser, des vieux comme on n’en voit qu’à la campagne ; les petites ont rechanté leurs romances aux petits oiseaux […] À 11 h ½, on est allé redanser. J’ai rebondi comme un jeune jaguar sur mes danseuses »… – 23 juin. « C’est la Fête-Dieu, et le coup des reposoirs. […] Enfin, il fait du soleil ; c’est toujours ça ! car il est bon de te dire que nous avons écopé, il y a 4 jours, d’un orage épouvantable ; la route, devant la maison, n’était plus qu’un torrent furieux, charriant des arbres entiers, des charrettes, des bestiaux et des volailles, des machines à battre le blé, sans compter une grande quantité de femmes, d’enfants et vieillards, parfaitement noyés et plus ou moins dépouillés de leurs vêtements. C’était un horrible spectacle. Moi, de mon bureau, je me foutais de ça. […] Dans q.q. instants, la fanfare de la localité annoncera l’arrivée du très-saint Sacrement et la petite fête suivra son cours ». Il filera à Bayreuth le 19 juillet ; « le 5 août, je suis de retour et nous partons pour Cusset. A la fin d’août, retour général à La Membrolle, jusqu’en 8bre. En 8bre, je rentre à Paris avec vous. J’en ai assez de rester seul. J’ai un truc pour ne pas être embêté à Paris »… – Dimanche [30 juin]. Intsructions et recommandations financières. – Mardi [2 juillet]. « Ta mère t’écrira pour les coings. Mais il faut reconnaître que l’ouverrier est un être incompréhensible : il boit de l’eau de vie, ça lui fait du mal ; s’il boit du lait, ça ne lui fait pas de bien ; il vaut mieux ne pas être ouverrier ». Nouvelles diverses… –5 juillet. Plaintes sur ses fils : « En voilà deux malheureux paresseux qui peuvent se vanter de m’en donner, de l’ennui ! Je vais les prendre en grippe, sûrement. Quand ce grand lâche de Marcel comprendra-t-il tous les sacrifices que l’on fait pour lui et tous les embêtements qu’il me crée, en allant relancer les uns et les autres à son triste sujet ! C’est navrant ! […] Oh ! ces 2 flémards, ces 2 propres à rien à l’engrais me dégoûtent absolument. – C’est fort triste d’avoir à parler ainsi de ses enfants »… – Samedi [6 juillet]. « Jamais de la vie je n’ai voulu donner le bras à Angèle. Ce serait idiot. Je reste pour ne pas froisser ta mère, mais ça m’embête. Je donne le bras à Made Grandin, M. Sérée le donne à ta mère et M. Froget à sa nièce. Et je file le lendemain. – N’en inventez pas plus qu’il n’y en a ; c’est bien assez comme ça. – Ah ! fichtre ! hier, à déjeuner, j’ai voulu hasarder timidement que Jean (qui s’est acheté un chapeau haut de forme de 18 F qu’il ne mettra plus jamais) aurait bien pu se marier en chapeau de feutre rond qui lui aurait servi par la suite... Ah ! je t’assure que je n’étais pas frais ; la grand’mère m’aurait avalé ; elle m’a fait cette réponse épique : Eugène portait bien de grands chapeaux, et vous, vous vous êtes bien marié en grand chapeau !!! – On ne répond rien à ça. Et je me suis tu afin de ne pas hurler ! »… Strasbourg [18 juillet 1889], voyage en train vers Bayreuth. « Je viens de faire un kaka splendide. – Toute la nuit s’est passée glaireusement, à côté d’un enfant de 18 mois qui gueulait comme un âne ; sa mère lui collait d’énormes claques sur les fesses, son père le menaçait de la gendarmerie »… Etc.

Vente terminée

Estimation

1 500 € - 2 000 €

Département

  • Adresse  

    MILLON
    19, rue de la Grange Batelière
    PARIS 75009
    France

  • Téléphone   +33 (0)1 40 22 66 32
  • Courriel   rbeot@millon.com

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Elvire POULAIN

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