Skip to main content

Vente MANUSCRITS & AUTOGRAPHES : collection de Madame V. du 1 décembre 2022

Lot

Sur 215

Emmanuel CHABRIER

  • Description

Emmanuel CHABRIER

(Ambert 1841-1894). 14 L.A.S. « Emmanuel », 1864-1865, à SES PARENTS ; 31 pages in-8 ou in-4, une vignette et une adresse (qqs légères fentes aux plis). Lettres de jeunesse, lors de ses voyages en Allemagne, Hollande et Belgique. [Correspondance (éd. R. Delage, F. Durif, Th. Bodin) 64-2 à 11 et 65-2, 3, 5 et 7]. 1864. – Liège [1er septembre]. « Je suis très gai et le temps aussi. J’ai fait à Namur la connaissance d’un général belge qui s’est toqué de moi et m’a fait voir Liège dans tous ses détails. […] Je n’entends que des carillons. – Mon déjeuner m’a coûté 7 sous : je compte me rattraper à Spa »… – Cologne [3 septembre] (jolie vignette Hôtel du Dome). Impressions d’Aix-la-Chapelle. À Cologne, il a « vu le Rhin allemand qui ne tiendrait pas dans notre verre, pas même dans celui de papa. Il est large comme 4 fois la Seine : c’est merveilleux. Et la cathédrale !!! je suis, pour mes 8 slg – 20 sous –, monté au sommet des tours, fait le tour du Dôme etc. On voit de là jusqu’en Hollande »… – Emmerich [4 septembre]. « Ici, le Rhin est merveilleux, des rives superbes : je m’amuse toujours bien. Hier soir à Cologne, j’ai passé ma soirée au Café-chantant : j’ai fait la connaissance d’un officier prussien qui ne voulait plus me quitter »… – Utrecht [5 septembre]. « Avec tout ça, me voilà en Hollande. Et il fait un temps de chien ». Promenade dans Utrecht : « c’est joli, par ici, non, l’on n’a pas idée de cela, les maisons ont deux étages et sont toutes disposées ainsi [dessin] etc. le toit en ardoise, et la façade peinte en gris, en jaune, en vert, avec des perrons et des balcons, des cottages etc. On ne se figure pas que des maisons puissent pousser aussi loin la coquetterie. Vrai, elles vous font de l’œil. Tout est d’une propreté éblouissante. On se voit partout. Les moindres détails d’ornementation ont de l’intérêt à cause de leur élégante simplicité. Quant au costume, c’est absolument Paris. Ici, le soldat est beaucoup mieux vêtu qu’en Prusse. On voit que ce pays est plus riche et plus aristocratique. Je suis relativement logé dans un petit hôtel : si tu voyais comme c’est net et propre ! »… – Zaandam [6 septembre]. » Ici, l’argent file avec la rapidité du railway […] Zaandam est sur la mer, près d’Amsterdam. Il fait beau »… – La Haye [7 septembre]. Soirée au théâtre avec Le Pré aux clercs : « un bon petit théâtre, charmante salle, orchestre suffisant, chœurs passables, chanteurs ordinaires mais ensemble satisfaisant »… Courses dans la ville : « Le Hollandais est généralement froid et égoïste. On ne lui tape pas sur le ventre du jour au lendemain ; au surplus, je ne lui ai pas demandé, mais cela m’en a tout l’air ». Il ira le lendemain à Scheveningen : « On s’y baigne nu comme des vers, hommes et femmes. C’est admis, je l’admets, j’irai, mais ma femme n’ira jamais. C’est là que je verrai pour la 1re fois une PLAGE !!! Je m’en fais une fête. Pourvu que le temps soit beau ! Ici la pluie et le soleil se poursuivent continuellement. Il faudrait avoir la canne d’une main, son parapluie de l’autre »… Impressions de Haarlem et Leyde. – La Haye [8 septembre]. Récit de l’excursion à Scheveningen : « Il faut être enragé pour se baigner par des temps pareils, car il fait vraiment froid : pourtant je me suis laissé tenter par l’exemple ; j’ai mis mes habits bas et je me suis lancé au sein des flots. En un mot, j’ai pris un bain de mer. Il ne faut cependant pas par trop exagérer l’indécence criante des dames de ces contrées, les messieurs se tiennent à cinquante pas environ. Mais ceux qui ont de bons yeux (et dieu merci, dans ces occasions-là je ne mets pas les miens au vestiaire) y voient très suffisamment »… Etc. « Voilà 3 jours que je n’ai pas mis les mains sur un piano ! j’en pleurerais »…. – Anvers 10 septembre. Impressions de Rotterdam ; voyage en bateau de Rotterdam à Dordrecht puis Moerdijk où il a pris le train pour Anvers. – Anvers [11 septembre]. Visite de la ville avec M. Gossi ; « je suis monté sur l’extrême cime de la tour de la Cathédrale. 625 marches : il faut être enragé. Avec cela, j’ai un durillon au talon qui me fait un mal de 25 chiens. Oui, mais on a une vue ! on voit l’embouchure de l’Escaut, la mer, etc. […] j’ai entendu (et j’étais aux 1res loges) le carillon qui se compose de 99 cloches. Le carillon jouait l’air de Rosine du Barbier que mon père aime tant »… – Anvers [13 septembre]. Visite du Musée : « les Rubens, les Van Dyck et les Téniers, les Jordaens et les Backuisen y sont aussi nombreux que les étoiles. Malgré mon peu d’expérience en peinture, je ne passe jamais dans une ville sans visiter le Musée : à force de voir, on finit par se faire une espèce de goût. Autrement rien de nouveau à vous apprendre. Quand je vous aurai dit que j’ai visité le jardin zoologique, que j’ai vu un lion prenant sa nourriture, et un serpent boa la digérant (pas celle du lion, la sienne) etc. etc., tout cela n’a pas grand intérêt. Quelque chose de vraiment admirable, par exemple, c’était l’Escaut à minuit, par une lune magnifique. Je suis resté un grand moment en contemplation »…. 1865. – [Spa 21 août]. À Liège, « à la promenade de sept heures, pendant qu’une musique fort médiocre exécutait des morceaux détestables, je circulais au milieu de groupes nombreux de femmes charmantes. L’effet que j’ai produit a été nul »… Il y a foule à Spa. – Aix-la-Chapelle [23 août]. Il avoue avoir joué à Spa et gagné « un pauvre petit louis ». Il est au Lunsberg : « on joue le quatuor de Rigoletto ; la pluie qui ne cesse que très rarement n’a pas empêché les cocodès de l’endroit de respirer l’air de la colline. Je me trouve en pleine société Prussienne et vraiment je suis aussi bien que tous ces gens-là. Les mirlitaires ont beaucoup de chic ; le sexe me laisse froid »… – [Paris] Jeudi midi, lettre affectueuse à sa mère : « Ce séjour à la campagne t’aura fait le plus grand bien, et je compte samedi te retrouver rajeunie de dix ans et engraissée de dix livres »… – [Paris] Samedi. Nouvelles de la famille et d’amis…

Vente terminée

Estimation

2 500 € - 3 000 €

Département

  • Address  

    MILLON
    19, rue de la Grange Batelière
    PARIS 75009
    France

  • Téléphone   +33 (0)1 40 22 66 32
  • Email   rbeot@millon.com

Notre équipe

Romain BEOT - directeur Arts premiers

Romain BEOT

Elvire POULAIN

Elvire POULAIN

Vous pourriez aimer

Créer votre alerte
Lot 162
(Clermont-Ferrand 1863-1948) prêtre dominicain, théologien et philosophe.4 L.A.S., 1927-1948 ; 9 pages in-8, 2 enveloppes. Rijckholt 14 et 22 janvier...
Lot 48
MANUSCRIT autographe, [octobre-novembre 1793] ; 30 pages in-4, liées d’une ficelle bleue, nombreuses ratures, additions et corrections (légères...
Lot 44
(Aurillac 1854-1920) littérateur, et sénateur du Cantal. MANUSCRIT autographe signé, Dans l’Université. Payons ce qu’il faut ; 10 pages et demie in-4...

Nos actualités et événements vous intéressent,
inscrivez-vous !

Skip to top