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Vente ARTS d'ORIENT & de l'INDE du 13 décembre 2022

Lot

Sur 624

Coran impérial commandité par Shah Alam II (r. 1788-1806), copié par Muhammad Akbar,

Inde moghole, probablement Allahabad, daté Rabi I 1185 / Juin-juillet 1771

  • Description
  • Expositions
  • Provenance

Coran impérial commandité par Shah Alam II (r. 1788-1806), copié par Muhammad Akbar,

Inde moghole, probablement Allahabad, daté Rabi I 1185 / Juin-juillet 1771

Manuscrit en arabe sur papier ivoire de belle facture, 525 feuillets, calligraphié à l’encre noire avec indications de lecture interlinéaire en rouge sur un maximum de 11 lignes de texte par page en épais « naskh » sur un fond entièrement couvert à la feuille d’or. Le manuscrit ouvre sur un double frontispice richement enluminé donnant la sourate Al-Fatiha et le début de la sourate Al-Baqara. Les sourates sont séparées par des bandeaux unwan trilobé, dont les titres ont été partiellement effacés. Le manuscrit se termine par un colophon donnant le nom et le titre du commanditaire, l’empereur Shah ‘Alam II, la date de complétion, Rabi I 1185/ juin-juillet 1771, et le nom du copiste, Muhammad Akbar. Le recto du premier folio porte deux sceaux au nom du vizir Ali Khan Bahadur et la date 1208 / 1793. La reliure du manuscrit a été modifiée à une date inconnue. Les plats de reliure ont certainement été remplacés par des plats de facture ottomane et enchâssés dans une monture en or sertie de pierres dures. H. 21 x 13 cm Colophon : ‘The most exalted, holy order was issued by His Excellency on the pillar of whose justice the sky stands, and he is the Caliph of The Merciful, since his person is a mercy of safety and security for the worlds, that is to say, the Khaqan son of the Khaqan son of the Khaqan, the father of justice and the sultan of the age, the emperor of the world, the warrior king, may God assist him with the standards of victory and triumph in battles and holy wars, to this weak servant called Muhammad Akbar, named by His Royal Highness “Gauhar Raqam Khan”, that he should write with his pen, however his writing might be, a Qur’an for him, may God extend his shadow … The copying of it was completed in the month of Rabi ‘ al-Awwal of year one thousand one hundred and eighty-five of the Hijra of the Prophet (1771 CE), God’s peace and blessings be upon him, and that is equivalent to the twelfth year of the accession to the sultanic throne of this greatest, most noble sultan, may God conclude his and our affairs well.’
Shah ‘Alam II : L’empereur Shah ‘Alam II monte sur le trône de l’empire moghol en 1759 dans un contexte politique extrêmement troublé. Il devient rapidement un pion de l’East India Company après la dévastatrice défaite de Buxar au Bengale, à la suite de laquelle les Anglais obtiennent le droit de collecter l’impôt dans la région. Après une partie de sa vie passée dans la région du Bengale, Shah ‘Alam II gagne Delhi en 1772 où il demeure jusqu’à sa mort en 1806. Il est aveuglé en 1788 par son grand vizir Ghulam Qadir. Le colophon indique donc que ce coran a été terminé en 1771, quelques mois seulement avant que l’empereur ne parvienne à Delhi. La grande qualité du manuscrit témoigne donc de la continuité du patronage impérial moghol en temps de conflit. Le règne de Shah ‘Alam II à Delhi est marqué par un renouveau des productions artistiques mogholes, marquées notamment par une série de portraits de la famille impériale par les artistes Khayralaah et Ghulam Murtaza Khan. Shah ‘Alam II lui-même était un poète, connu sous le nom de plume Aftâb, le soleil, guidé par Mirza Fakhir Makin qui collecta ses vers dans in Divan. Les enluminures : Ce coran se distingue par la grande qualité de sa calligraphie et de ses enluminures. Les marges couvertes de rinceaux, en particulier, sont caractéristiques de la seconde moitié du XVIIIe siècle, période encore mal connue de l’histoire de l’art moghol. Ces rinceaux végétaux cernant des fleurs de lis stylisées se retrouvent sur de nombreux supports artistiques, mais tout particulièrement dans les marges des albums compilés entre 1752 et 1765 pour le médecin écossais Archibald Swinton. Swinton passe une grande partie de son temps au Bengale et dans l’Est de l’Inde, et acquiert des peintures et albums venant de collectionneurs connus tels que Ghulam Husain Khan, gouverneur de la ville d’Allahabad. Un album en particulier, conservé à Berlin (Museum fur Islamische Kunst, I.5490), montre des marges au motifs très similaires aux marges de notre coran. Ces rinceaux se retrouvent aussi sur des textiles produits au Bengale aux XVIIIe et XIXe siècles (Victoria and Albert Museum, IM. 33-1925). Une attribution de notre coran à Allahabad est donc pertinente du point de vue historique et artistique. Ce coran constitue également un important témoignage de la production artistique du Bengale dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, ainsi qu’un référent daté pour la production moghole de cette époque, souvent encore mal considérée. Références Nabi Hadi, Dictionary of Indo-Persian Literature (New Delhi: Indira Gandhi National Centre for the Arts : Abhinav Publications, 1995), 40 Lucian Harris, ‘Archibald Swinton: A New Source for Albums of Indian Miniatures in William Beckford’s Collection.’, The Burlington Magazine 1179 (June 2001): 360–67. Jeremiah P. Losty, ‘Indian Painting 1730-1825’, in Masters of Indian Painting, ed. B. N. Goswamy (Zurich: Artibus Asiae, 2011), 579–94.
Provenance : Collection particulière. Ancienne Collection Jacques Cadry, 2 avril 2017, Mossgreen Auction, n°132. Jacques Cadry, (1910-2003) La famille Cadry est une famille de commerçants juifs actifs dès les années 1850 dans le domaine des tapis et de la taille des diamants à Téhéran. Jacques est le 9e enfant de la famille. De 1925 à 1935, il fait ses études France, pendant lesquelles il se lie d'amitié avec Mohammed Zahir Shah, futur roi d'Afghanistan, "un gentil garçon, très calme" dira Cadry. Peut-être est-ce par ce biais qu’il entra en possession du présent coran. En 1935, il rentre en Iran et entre au Collège militaire royal de Téhéran. Plus tard, alors qu'il se retrouve dans l'entreprise familiale, un voyage d'affaires en Australie change le cours de sa vie. Il décide de s’y installer en 1952. En 1955, il est le 1er Juif persan à obtenir la résidence permanente en Australie. Tout au long de sa vie, il sera un grand collectionneur d’œuvres variées mais toujours de qualité, (timbres, icônes, tapis, etc…), jusqu’en 1997 (décès de sa fille Jeanette). Plusieurs expositions ont eu lieu : State Library of NSW, à la Wollongong City Gallery, St Mary's Chapter Hall Museum, Garvan Institute, Government House, et actuellement au Sydney Jewish Museum « Weavers, Merchants and Kings » organisée par le professeur Pedram Khosronejad pour célébrer les 70 ans de l’installation de la famille en Australie. Une partie de sa collection a été dispersée aux enchères après son décès, dont le présent coran.

Vente terminée

Estimation

150 000 € - 200 000 €

Département

  • Téléphone   +33 (0)1 47 27 76 71
  • Email   asjoncoux@millon.com

Notre équipe

Anne-Sophie JONCOUX - PILORGET

Anne-Sophie JONCOUX PILORGET

Raya_Jelabi

Raya JEBALI

Killian LECUYER

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