Enveloppe de Mahmal
Soies noire, rouge et verte, brodées de fils métalliques d'or et d'argent.
La section inférieure cubique est surmontée d'un dais en forme de pyramide. Toutes les faces sont abondamment brodées d'inscriptions coraniques, de lampes, de colonnes, entourés d'entrelacs floraux, d'arabesques et de fleurons.
Au nom de Abdulhamid II (r.1876-1909), porte une date 1299H.
H. 250 cm
Le mahmal est un palanquin de cérémonie qui accompagnait la caravane des pèlerins en route vers la Mecque pendant le Hajj. Produit chaque année, ou parfois réutilisé, il représentait l'autorité du sultan sur les lieux saints. Il était monté sur le dos d'un chameau, formant ainsi une pièce centrale symbolique pour les pèlerins, et contenait un exemplaire du Coran. Le premier mahmal a été envoyé par le sultan mamelouk d'Égypte Baybars (r. 1260-77), en 1266. Une description ultérieure de l'encyclopédiste du XVe siècle al-Qaqashandi décrit "une tente en soie jaune brodée surmontée d'un fleuron sphérique", et le plus ancien exemple connu, conservé au palais de Topkapi, commandé par le sultan al-Ghawri (m. 1516), est également jaune, la couleur dynastique des Mamelouks. Des exemples ottomans ultérieurs, comme celui de la collection Khalili datant d'environ 1867-76, adoptent un schéma de couleurs rouge et vert. La tradition du mahmal s'est perpétuée inchangée jusqu'en 1926.Après le Hajj, le mahmal était ramené au Caire par la caravane de retour, et le chameau qui l'avait porté jusqu'à La Mecque était récompensé de son endurance en étant dispensé de travail pour le reste de sa vie.
Références :
Venetia Porter (ed.), Hajj, journey to the heart of Islam, British Museum exhibition catalogue, Londres, 2012, pp. 140-141.