Simon BOLIVAR

Simon BOLIVAR

(1783-1830) le héros et le libérateur d’Amérique du Sud. L.S., Guyaquil 14 avril 1823, [à l’Abbé de PRADT] ; la lettre est écrite par son secrétaire, le colonel José Gabriel PEREZ (1783-1828) ; 2 pages in-4 (légère fente au pli, un angle un peu rongé sans toucher le texte) ; en espagnol. Superbe lettre inédite d’admiration et de reconnaissance à l’Abbé de Pradt. [Bolivar a entretenu une correspondance avec l’abbé de Pradt, prélat libéral, diplomate et historien des relations internationales, qui publia un grand nombre d’ouvrages de géopolitique, prônant notamment la décolonisation de l’Amérique du Sud. Il prit également la défense de Bolivar contre Benjamin Constant. Cette lettre semble inédite.] De nombreuses fois, Bolivar a pris la liberté de s’adresser à Son Éminence pour lui payer le tribut de son enthousiasme pour les écrits splendides par lesquels elle a défendu la liberté et la justice des fils de Colomb (« el tributo de mi entusiasmo por los splendidos escritos con que ha defendido la libertad y la justicia de los hijos de Colom »). Elle a rivalisé en sentiments éminemment philanthropiques avec le plus grand des évêques, avec l’homme le plus semblable au Christ (« el hombre mas semejante a Cristo »), avec LAS CASAS [le prélat espagnol du XVIe siècle, qui défendit les Indiens contre la brutalité des occupants]. Bolivar loue l’esprit prophétique de Pradt, annonçant la veille les événements du jour à venir (« El espérito profético de VS.I. annunciaba la vispera los sucesos del dia venidero ». Comment l’Amérique et même le monde entier pourront-ils exprimer leur gratitude au véritable apôtre de son temps ? (Conqué podrá la América y aun el mundo todo espresar la gratitud que le debe al verdadero Apostol de nuestros dias ? ») Et il clame sa gratitude et son admiration : Son Éminence est le génie chéri de son cœur et le Père des Lumières (« el genio predilecto de mi corazon, y el Padre de la luces »). Elle a contribué à faire connaître sa propre patrie à l’Amérique, et a pris le parti de la justice grâce au flambeau avec lequel Elle a illuminé les obscures montagnes et les abîmes de l’ignorance (« la antorcha con que VS.I. ha iluminado nuestras oscuras montañas y los abismos de nuestra igorancia »)… Bolivar lui envoie son portrait, exécuté par un jeune artiste de la ville…