Attribué à Jehan Bernard Duseigneur dit Jehan DUSEIGNEUR (1808-1866)

Attribué à Jehan Bernard Duseigneur dit Jehan DUSEIGNEUR (1808-1866)

Pendule en bronze à patine brun-vert, le cadran circulaire à chiffres romains inscrit dans la base rocheuse sur laquelle se tient le groupe en ronde bosse d’Hercule et Lichas d’après Antonio Canova. Bronze à patine brun- vert Vers 1830 H : 64 – L : 40 – P : 27 cm Le sujet couronnant notre pendule est emprunté à la mythologie grecque. Lichas apporta à Hercule, de la part de Déjanire, la tunique qu’elle croit contenir un philtre puissant et qui était teinte du sang du centaure Nessus. L’ayant revêtue, Hercule sentit son corps se consumer, saisit l'infortuné Lichas et le précipita dans la mer d'Eubée, où il fut changé en rocher. Le sujet est interprété par Antonio Canova dans un groupe conservé à la Galerie Nationale d'Art Moderne de Rome et réalisé en marbre entre 1795 et 1815. Par le choix du sujet, son exécution et par comparaison stylistique, la pendule que nous présentons peut être attribuée à Jehan Duseigneur L’œuvre de ce dernier est caractéristique du mouvement romantique. On lit à travers ses personnages à la nudité héroïque et à la musculature saillante, l'expression de la puissance mais aussi de la fureur destructrice ou encore de la violence du désespoir, à l'instar du Roland furieux, exposé au Salon de 1831. On retrouve cette force et cette tension dans le groupe couronnant notre pendule. De plus une autre pendule de Duseigneur, titrée Saint Michel vainqueur de Satan, conservée au Musée du Louvre offre un parallèle et un pendant avec l’œuvre que nous présentons. L’Horloge du Louvre est un modèle réduit d'un groupe en plâtre envoyé par l'artiste au Salon de 1834 puis à l’Exposition Universelle de 1851. On constate sur les nombreuses gravures réalisées après l'exposition du plâtre que l'imposant rocher sur lequel se tiennent les protagonistes n'existait pas l'origine. Très certainement rajouté par l'artiste lors de la transformation de son modèle original en pendule, ce socle prenant la forme de rochers saillants est identique en tout point à celui de notre pendule, y compris l'encadrement du cadran en forme de serpent enroulé. On retrouve également le serpent plus fin sous le cadran. La similitude entre les bases de ces pendules est ainsi décrite dans Nouvelles acquisitions du département des Objets d'art 1990-1994 : le même soubassement de rocher a servi à transformer, également en pendule, un groupe sculpté d'inspiration totalement différente, qui, à première vue, ne se prêtait pas plus que l’œuvre de Duseigneur à une telle adaptation. Il s'agit d'une réduction en bronze d'après un groupe de Canova, Hercule et Lykas, dont on sait par ailleurs qu'à l'époque de notre pendule, des réductions en bronze, d'après une esquisse, circulaient en grand nombre à Paris. Bibliographie Musée du Louvre. Nouvelles acquisitions du département des Objets d'art 1990-1994. 1995