DUMONT d'URVILLE (Jules Sébastien César). Voyage au pôle Sud et dans l’Océanie sur les corvettes l’Astrolabe et la Zélée, exécuté par ordre du Roi pendant les années 1837-1838-1839-1840. Paris, Gide, 1841-1853. 10 tomes en 5 vol. in-8, demi-chagr. marron, dos à nerfs orné de filets à froid, p. de titre en mar. rouge (reliure de l'époque) + 2 volumes in-folio (ATLAS PITTORESQUE tomes 1 et 2) demi-chagrin marron à coins, dos à nerfs orné de filets dorés, p. de titre et de tomaison en mar. rouge (reliure moderne à l'imitation). ÉDITION ORIGINALE de cet incontournable récit de voyage, la dernière grande expédition de Dumont d'Urville dans les terres australes et au pôle sud. Les 5 volumes de texte renferment 9 cartes dépliantes. Les 2 volumes d'atlas sont bien complets des 2 frontispices gravés et des 192 planches et 9 cartes, avec cachet à froid de l'éditeur. Le Voyage au pôle sud doit comprendre en tout 10 volumes de texte, 7 atlas (pittoresque en 2 parties, zoologique, botanique, anthropologique, géologique et hydrographique) et les 13 vol. de texte in-8 accompagnant les atlas. Il va sans dire qu'il est d'une extrême rareté de trouver un ensemble bien complet ; cet exemplaire ayant le majeur intérêt de regrouper le texte du récit de voyage à proprement parler et le magnifique atlas pittoresque (représentant les vues - souvent saisissantes -, scènes, types, habitations, objets, etc. des endroits traversés), soit les 2 pièces primordiales du compte-rendu de Dumont d'Urville. Pour les volumes de texte : cert. cartes des volumes de texte légt brunies avec qqs déch., qqs petites rousseurs ou brunissures dans les volumes de texte. Pour les atlas : qqs grandes planches coupées court en marge (rognant parfois une partie de la légende, comme le nom de l'éditeur mais jamais le titre principal), petites déchirures restaurées avec petits manques comblés en marges des planches 160, 171 et 172, qqs infimes rousseurs ou de légères mouillures vraiment très claires, sinon papier d'une grande fraîcheur, très blanc et beau tirage des gravures. Fort de ses précédentes grandes expéditions (en Méditerranée avec la découverte de la Vénus de Milo, autour du monde à bord de la Coquille, le voyage de l'Astrolabe en Océanie sur les traces de La Pérouse etc.), Dumont d'Urville entreprit en 1837 un nouveau voyage de reconnaissance, cette fois dans l'Océan Antarctique. Partis de Toulon, et après une escale à Rio de Janeiro, les deux navires l'Astrolabe et la Zélée quittèrent la Terre de Feu pour l'Antarctique. La navigation au milieu des glaces ne fut pas sans périls mais il découvrit de nouvelles côtes qu'il nomma Terre Louis-Philippe. Le voyage se poursuivit plusieurs mois vers les terres plus hospitalières du Pacifique avec des escales à Nuku Hiva, aux îles Marquises, aux îles Salomon et à Vanikoro avant de remonter durant l'année 1839 en Indonésie (où 17 hommes de l'équipage tombèrent gravement malades). Ayant eu vent du départ de missions anglaises d'exploration du pôle sud, Dumont d'Urville remit cap en janvier 1840 vers l'Antarctique où il sillonna alors des routes jamais explorées et découvrit la Terre-Adélie (ainsi nommée en hommage à sa femme Adèle). Les navires menaçant de rester bloqués dans ces labyrinthes de glace, le commandant refit rapidement voile vers le Nord, visitant encore la Nouvelle-Zélande, la Nouvelle-Calédonie, le détroit de Torres, l’île Maurice avant de revenir en France. Il mourut 2 ans plus tard dans un tragique accident ferroviaire à Meudon et ce furent donc le commandant de la Zélée, Jacquinot, et l'hydrographe de l'expédition, Vincendon-Dumoulin, qui rédigèrent la fin du Voyage au pôle Sud (à partir du tome 4). (Brunet, II, 882 ; Nissen, ZBI, n°1200.).