Vous possédez un objet en métal argenté du XIXème et désirez connaître sa valeur en vente aux enchères ?
Nos commissaires-priseurs et experts du département Arts de la table et argenterie - vous donnent quelques pistes pour en savoir davantage sur votre objet en métal argenté du XIXème, pour connaître sa valeur sur le marché de l’art.
Dans cet article, découvrez l'histoire et les caractéristiques du métal argenté XIXème, apprenez à l'estimer et découvrez son prix en ventes aux enchères !
Reconnaître le métal argenté du XIXe siècle
Le terme « métal argenté » désigne un objet en métal, souvent constitué de cuivre et de bronze, revêtu d'une fine couche d'argent grâce, notamment, à la technique de la galvanoplastie ou de l’argenture par électrolyse. Cette méthode proche du métal galvanisé, inventée au XIXe siècle par les Anglais George et Henry Elkington, est introduite en France par Charles Christofle à partir de 1844. Elle favorise la production en série de pièces plus abordables pour répondre à la demande croissante de la classe moyenne.
Au XIXe siècle, une grande partie de l'argenterie en métal argenté est dédiée à l'art de la table — ménagère, services à thé ou café, surtout de tables, soupières, pièces de forme et de service — puisant parfois son inspiration dans des styles anciens ou adoptant des mouvements plus modernes comme l'Art nouveau.
Des fabricants notables comme Christofle, Odiot, Puiforcat, et Lapparra, ayant participé aux grandes expositions du XIXe siècle, perdurent aujourd'hui. Les pièces en métal argenté ont généralement moins de valeur que des pièces en argent massif, cependant les objets poinçonnées par des maîtres ou des maisons renommés peuvent conserver un certain attrait.
Le métal argenté se reconnaît facilement grâce à son poinçon, généralement de forme carrée, tandis que l'argent massif arbore un poinçon octogonal. Ils portent également le poinçon de l’orfèvre, dans un losange.
Estimer la valeur d’un objet en métal argenté du XIXe siècle
L’épaisseur de l'argent appliqué
Le poinçon carré qui identifie un ouvrage en métal argenté contient plusieurs informations pouvant vous être utiles dans l'estimation de votre objet.
— Pour les couverts
Le chiffre indiqué représente la quantité d'argent utilisée pour argenter l'ensemble des pièces. Autrement dit, le chiffre dans le poinçon carré représente le poids de la matière utilisé pour un lot de 12 couverts par exemple. L'inscription « 84 gr » signifie par exemple que 84 grammes d'argent ont été utilisés pour argenter les 12 couverts, soit environ 7 grammes d'argent par couvert.
— Pour les pièces uniques
Le chiffre indiqué correspond à la quantité d'argent utilisée pour recouvrir la pièce, généralement entre 1 gramme et 30 grammes pour les pièces uniques. Ainsi, le chiffre « 30 gr » signifie que 30 grammes d'argent recouvrent la pièce.
L’état de l’objet
La préservation de l'état d'origine revêt une importance cruciale et influe considérablement sur la valeur d'un objet en métal argenté. Les plus prisés demeurent ceux qui n'ont subi ni dommages ni réparations. Lorsqu'un objet est altéré ou qu’il a été modifié ou qu’il résulte d'un alliage avec divers autres métaux, sa valeur peut être sensiblement réduite. Les objets personnalisés par une gravure tendent également à avoir moins de valeur, à moins que la gravure ne soit d'une qualité exceptionnelle ou qu'elle contribue à l'identification de l'origine de l'objet, comme c'est le cas pour des armoiries familiales par exemple. Une pièce rare, même en mauvais état, peut avoir une valeur importante lorsqu'elle est facile à restaurer.
Le style et la qualité
La valeur des objets anciens en métal argenté ne se résume pas à leur taille. Une petite salière de dimensions modestes peut par exemple atteindre un prix élevé si sa conception est exceptionnellement complexe. À l'inverse, des objets plus imposants et plus lourds peuvent avoir une valeur moindre si leur style ou design manque d'intérêt pour les collectionneurs et si la qualité du travail est médiocre. Les objets en métal argenté sont en effet confectionnés dans une variété de styles, présentant différentes fonctions et décors. Par exemple, la torsion caractéristique d'un chandelier en métal argenté de l'époque style Louis XV ou la forme en nef d'un présentoir à condiments de style Empire demeurent prisées encore aujourd’hui.
Pour estimer un objet en métal argenté, le plus important est la qualité de l’objet, la rareté de son décor et, bien sûr, le nom de son créateur si vous le reconnaissez. Toutes les pièces sont marquées, il faut bien recherchées les poinçons présents. Les écarts de prix sont très importants : une simple louche peut se vendre 20 euros, des dessous de bouteilles entre 100 et 300 euros (sauf modèles rares), une compression de César en métal argenté est estimée dans les 50 000 euros pour environ 30 cm, une jardinière de Christofle d’un modèle rare a été vendu 29 500 euros.
De 20 à 80 000 euros, les pièces de métal argenté peuvent créer bien des surprises.
Les belles ventes d’objets en métal argenté du XIXe siècle
Une paire de salières doubles en argent ciselé, créée par Martin-Guillaume Biennais à Paris entre 1809 et 1819, a été adjugée 47 600 euros lors d'une vente aux enchères en 2006. Le plateau présente une forme hexagonale, avec deux de ses pans légèrement incurvés. Une frise de feuilles d'acanthe orne le pourtour du plateau, reposant élégamment sur six pieds fuselés décorés de feuilles d'eau, reposant sur de petits pieds boules.
Le dessus du plateau est finement ciselé avec une suite de feuilles d'acanthe sur un fond amati. Au centre, un piédestal monté sur quatre pieds présente des représentations de chevaux ailés à pieds griffés, ornés de décors d'angelots à l'avant et à l'arrière. De chaque côté de la salière, deux magnifiques coquilles Saint-Jacques reposent sur des cygnes à une patte, aux ailes déployées.
En mai 2016, lors d'une vente aux enchères exceptionnelle, une presse à canard en métal argenté de chez Christofle, utilisée par un restaurant parisien renommé pour une recette emblématique, est adjugée 40 200 euros, soit environ dix fois son estimation initiale, évaluée entre 4 000 et 6 000 euros.
Objets en métal argenté adjugés chez MILLON
Découvrez quelques objets en métal argenté du XIXe siècle adjugés lors des ventes aux enchères de la Maison MILLON et faites estimer le vôtre
Les plus belles ventes correspondent à des pièces exceptionnelles et rares, il est plus courant de trouver ces objets à quelques milliers d'euros.
Une importante ménagère en argent à 3 plateaux, par CHRISTOFLE & CARDEILHAC, modèle « Coquille » est adjugée 5 000 euros. Les spatules sont chiffrées MB avec un poinçon Minerve 950 millièmes. Le poids total de la ménagère est de 9 979 g ;
une grande soupière oblongue en argent 925 millièmes par ODIOT, Paris, à décor de cannelures et godrons, motif peigné, frise rubanée, rinceaux et coquilles, adjugée 12 000 euros. La prise est en forme de fleur, reposant sur son présentoir et doublure en argent. L'objet comporte un poinçon Minerve et la signature « Odiot » ;
une paire de bouts de table en argent 925 millièmes par PUIFORCAT, Paris, à quatre bras de lumière, base octogonale France, du XXe siècle est adjugée 6 000 euros.
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