L’art Océanien de Papouasie Nouvelle-Guinée

La Papouasie-Nouvelle-Guinée obtient sa souveraineté en 1975 après avoir été colonisée par trois puissances extérieures dès les années 1970. Plusieurs régions la composent, dont les principales sont le Bas Sépik, le Moyen Sépik et le Haut Sépik.

Le fleuve Sepik coule le long d’une vallée marécageuse au nord de la Nouvelle-Guinée. La plupart des populations papous pratiquent des langues différentes et certaines vivent le long du fleuve.

L'art des peuples papous entre dans l'art océanien. Sculptures, crochets, colliers en coquillage, tambours, bilum, boucliers, masques ou crânes surmodelés témoignent d'une tradition vieille de plusieurs centaines d’années.

Les productions artistiques célèbrent les ancêtres et les esprits sacrés. Le bois est le support principal de l'art papou. Le métal, sauf exception, n'est pas connu avant l’arrivée sur le territoire des européens. La pierre est quelquefois employée. L'argile et le tapas, dans certaines parties de la Nouvelle-Guinée, sont des supports d'importance. À ces œuvres plastiques, sont à ajouter l’art corporel rituel de la scarification et du piercing et bien entendu le chant et la danse.

Au Moyen Sépik, la sculpture est l'art majeur. Elle envahit tous les supports : propulseurs de lances, trompes en bois, tabourets, tambours... À ces objets, doivent être ajoutés les décors architecturaux, les masques en vannerie ou en bois …

Les pirogues, moyen de transport essentiel dans cette région fluviale et marécageuse, sont aussi l'objet d'une attention ornementale particulière : nombre de proues imitent la forme du crocodile (figure locale majeure ).

 

 

Reconnaître un objet d’art du Moyen Sépik

Quelques éléments peuvent vous aider à reconnaître une œuvre d’art du Moyen Sépik en Papouasie Nouvelle-Guinée. La production artistique de cette région est extrêmement riche et vaste, découvrons-les ensemble à travers les principales zones géographiques : 

 

Aire Abelam, Maprik et Wosera

Les Abelam appartiennent à l'aire stylistique du Moyen-Sépik. Ils vivent au sud des montagnes du Prince Alexandre autour du village de Maprik et la source de la rivière Screw. Leur art coloré utilise du rouge, du jaune et du blanc. Ils pratiquent le culte de l'Ignam, principal aliment de la région et vénère le Calao. La Maison des esprits concentre tout le travail cérémoniel sacré.

Le Wagnen

La coiffe cérémonielle sert à habiller les plus beaux tubercules. Elle est habituellement associée à un masque en bois représentant la tête de l'igname. Les coiffes peuvent être portées à l'arrière de la tête du danseur lors de cérémonies.

Le Yëwaa

Un objet mouvementé constitué d’un coquillage blanc. Il sert de monnaie à l’occasion de mariages, de funérailles ou d’échanges commerciaux. Le jeune fiancé doit offrir un ensemble de six anneaux à sa future belle-famille. Symboles de richesse et témoignages de haut statut social, les monnaies sont transmises de génération en génération. Le trou central est réalisé par abrasion avec du sable et un outil en bambou. Il faut des semaines de travail pour atteindre une forme régulière et un aspect poli.

Les masque en vannerie Baba Tagwa et Igname

Porté sur la tête comme un casque, il est associé au cycle initiatique masculin. Vêtus de costumes et brandissant des armes, les baba tagwa chassent les femmes, les enfants et les hommes non initiés, qui ne sont pas autorisés à assister aux rites secrets d'initiation. Le masque en vannerie Igname décore les plus belles ignames sélectionnées au moment de la récolte. Cette racine est une de leurs principales sources d’alimentation.

Les dagues en os casoar

Conçues comme de vraies armes dont le rôle est d'achever les victimes, les dagues sont devenues au fil du temps, des objets plus rituels portés pendant les cérémonies. Elles rappellent les combats et symbolisent la force que le guerrier a pris à son ennemi. Les os sont parfois incisés de motifs géométriques ou de traits.

 

 

Iatmul

Les poteaux de Maison des Hommes

Les maisons des hommes du peuple Iatmul sont soutenues par de grands poteaux en bois sculptés. Ils représentent une variété d'animaux, de figures humaines et de motifs géométriques. Sacrés, ils évoquent des êtres et des phénomènes tirés des traditions orales.

Les crochets cérémoniels

Le crochet tient un rôle essentiel lors des cérémonies, il fait l'objet de prières et d'offrandes. Il permet de tenir les denrées alimentaires à l’écart des insectes et de suspendre les crânes humains. Les statues en bois sont finement sculptées et richement décorées. Ces objets à haute valeur symbolique, créés dans l’optique de convoquer les ancêtres sont conservés dans la maison des hommes, où seuls les initiés ont le droit d’entrer.

Le masque Mvai

Généralement longiforme et aplati, il est utilisé lors de cérémonies d’initiation. Les masques Mvai sont fixés comme un casque au sommet du vêtement en fibres qui dissimule le corps du danseur.

Les colliers Kina et Kapkap

Le collier Kina est constitué d’un coquillage formé en croissant de lune. Il s’agit d’une monnaie importante et un emblème de rang social. Le collier Kapkap est une monnaie d’échange qui se porte sur la poitrine, le front, la coiffe et les costumes. L’ornement circulaire en coquille de bénitier peut être décoré de motifs foncés en écaille de tortue.

Le mortier, le pilon et le tube à chaux

La consommation du bétel, appréciée pour ses effets thérapeutique et psychotrope, engendre la production de mortiers, de pilons et de tubes à chaux sculptés. Ces objets font partie des ustensiles de prestige remis aux jeunes hommes à la fin de leur cycle d’initiation. Consommé au cours des rites et des cérémonies, le bétel accompagne toutes les étapes de la journée.

Le pupitre ou le tabouret d’orateur

Le pupitre ou le tabouret d'orateur sert de support aux discours ritualisés. Objet particulièrement sacré, il est la matérialisation d'un esprit guerrier présent dans l'objet et dans le corps des hommes. Ils peuvent être décorés de motifs en volutes rappelant le mouvement des eaux du fleuve Sepik, de scarifications rituelles pour honorer le grand-ancêtre crocodile et symboliser l 'étape ultime de l'initiation des jeunes. La figure peut être incrustée de coquillages et habillée de feuilles ou de cheveux.

Les crânes humains

Les crânes surmodelés servent à vénérer les ancêtres. Ils peuvent être décorés de coquillages, de peintures, de cheveux ou de fibres végétales.

 

Sawos

Les sculptures

Les hommes Sawos sculptent parfois des personnages plus grands que nature. Chaque figure, qu’importe sa taille, représente un ancêtre ou un esprit sacré. Les sculptures monumentales dominent l'espace intérieur de la maison des hommes. Comme les poteaux soutiennent la maison, les ancêtres fondateurs et les membres du clan soutiennent le village. Parfois, les motifs ciselés sur le corps évoquent la scarification rituelle.

Les planches Malu

Les planches malu sont des panneaux ajourés d’une grande rareté. Elles fonctionnent comme une statue d’ancêtre : lorsque des crânes sont suspendus sur les chevilles verticales situées en partie inférieure de la planche, la sculpture devient un objet sacré dont l'énergie doit renforcer les pouvoirs de la communauté.

Le panneau de bois est divisé en trois parties : le tiers supérieur présente un grand visage, le centre ajouré est rempli de multiples petites décorations, et la partie basse laisse entrevoir un second visage au milieu de crochets taillés en pointe. Cette répartition tripartite est caractéristique des planches telles que nous les connaissons dans les collections.

 

Monts Washkuk, Kwoma & Nukuma

Les figures de culte Minja

L'aire Washkuk ou Kwoma regroupe la région d'Ambunti. Les objets sont souvent colorés. En effet, la coloration permet de donner vie à l'objet et de permettre aux esprits de l’habiter.

Figures de culte « minja » sont utilisées lors de la cérémonie de récolte de l'igname. La figure Minja représente l’esprit de l'eau et est synonyme de fertilité. Elle symbolise la période de croissance de l'igname en terre. Elle célèbre la récolte des tubercules. Elles sont souvent en bois et en pigments naturels.

 

Yimar & Korewori

Les Yipwon

Selon un mythe fondateur du Korewori, les yipwon sont les enfants du Soleil, conçus à partir de copeaux de bois. Après avoir commis un meurtre et de peur des représailles, l’un des enfants se réfugie dans la Maison des Hommes et se fige telle une statue de bois. Le Soleil quitta la terre et y laissa les yipwon qui ont dès lors pour mission de guider les hommes lors des expéditions de chasse.

Les yipwon de grande taille appartiennent au clan. Ils sont conservés dans la Maison des Hommes ou dans les grottes sacrées réservées aux cultes. Les charmes de petite taille sont utilisés par les guerriers à titre individuel. Les crochets représentent le bec de calaos. Ces objets sont taillés pour couper les mollets des guerriers avant le combat.

Les Yimar

D’apparence humaine et parfois de grandes dimensions, ce type de sculpture à crochets favorise la chasse et les récoltes. Généralement, ces sculptures reposent sur un pied ou comportent une base.

 

Ewa, Inyai

Les figures Aripa

Les figures des Ewa émergent des visions, de l'imagination et de la croyance religieuse des Papous. Elles représentent des ancêtres mais aussi des êtres spirituels liés à la chasse et à la guerre. Les objets qui perdent leurs fonctions sont stockés dans une grotte. Lorsqu'il chasse du gibier ou attaque des ennemis, le propriétaire de la sculpture appelle l'âme de l'aripa par une offrande pour assurer sa collaboration.

Les statues aripa représentent un personnage stylisé de profil se tenant sur une jambe – la tête et la jambe sont séparées par une bande médiane ajourée et décorée ; elle est la caractéristique la plus significative du style aripa et matérialise l’âme de la statue. Chaque ancienne sculpture, par sa forme singulière et sa signification notamment, apparaît comme très personnelle.

 

Monts Hunstein et Bahinemo

Les masques Gara

Les masques en bois représentent les esprits de la brousse et des ancêtres. Les crochets représentent des becs de calao, oiseaux symbolisant la sagesse et la protection.  Les masques, d'une grande force plastique, ne sont pas conçus pour être portés mais pour être suspendus dans la maison cérémonielle des hommes. Ils sortent, tenus entre les mains des danseurs, lors des cérémonies d’initiation.

Ces objets de cultes sacrés, appelés garra, sont de deux types : masques-crochet et les figures filiformes à crochets, proches par leur conception des yipwon du Haut Korewori.

 

 

Estimez le prix d’un objet d’art du Bas Sépik

Un masque, une planche, un poteau de maison, un mortier ou encore un collier se cache peut-être dans votre grenier … Ces quelques éléments peuvent vous aider à déterminer son prix.

Le prix des objets d’arts du Moyen Sépik en Papouasie Nouvelle-Guinée dépend de nombreux facteurs, notamment du type d’objets, de la date de production, de la provenance et de la portée symbolique de l'œuvre. L’état de conservation et la qualité d’exécution peuvent également faire augmenter la valeur de votre objet d’art du Bas Sépik.

 

Les masques : prix et estimations

Ces sculptures en bois ou en vannerie se vendent régulièrement aux enchères. Ils sont devenus des objets prisés par les collectionneurs d'art océanien et les amateurs d'artefacts culturels. Selon la taille, la composition ou le décor, le prix n’est pas le même.

L’estimation du prix d’un masque Iatmul sur le marché des enchères varient entre 100 et 300 000 euros.

Un Masque Mvai, du peuple Iatmul, Moyen Sépik, Papouasie Nouvelle-Guinée, estimé à 30 000 - 40 000 euros, s’est vendu au prix exceptionnel de 175 500 euros.

 

Les statuettes : prix et estimations

Les statuettes sont appréciées pour leurs formes élaborées et symboliques. Leurs significations et fonctions varient selon les peuples. Il en est de même pour les formes et leurs décors. Chaque élément est déterminant pour l’estimation d’une statuette.

L’estimation du prix d’une statuette en bois réalisée dans le Moyen Sépik  sur le marché des enchères varient entre 100 et 1 000 000 euros.

Une statue provenant de la région du Moyen-Sepik en Papouasie-Nouvelle-Guinée a largement dépassé son estimation de 100 000 - 150 000 euros avec un prix d’adjudication de 403 200 euros.

 

Les monnaies d’échange : prix et estimations

Les monnaies d’échanges généralement en coquillage, en bois ou en vannerie, sont cotées sur le marché de l’art. L’estimation de leur prix peut augmenter considérablement selon la qualité de la figure sculptée.

Un collier kapkap a atteint le prix exceptionnel de 11 250 euros. Ces prix témoignent de l’attrait porté pour ces fabuleuses sculptures.

Tous ces éléments sont cruciaux dans l’établissement de la valeur d’un objet d’art du Moyen Sépik. Il est recommandé de faire appel à un commissaire-priseur ou à un expert pour procéder à une expertise plus précise et ainsi obtenir l’estimation la plus juste.

 

 

Les dernières enchères MILLON

1. Masque de case présentant une tête ancestrale, le nez en forme de bec d’oiseau retroussé et le front enrichi en relief d’un crocodile stylisé. Bois, ancienne patine et marques d’usage, restes de pigments naturels. Région Murik, Papouasie Nouvelle-Guinée, première moitié du XXe siècle. Adjugé à 2 000 euros.

2. Monnaie Talipun, surmontée d’un coquillage "Turbo Mormoratus". Elle représente un esprit de la nature aux yeux sculptés en projection. Le nez est longiligne en pointe de flèche. Sa tête est agrémentée d’un oiseau ou serpent totem, le bec ouvert et le regard dirigé symboliquement vers le ciel. Coquillage, vannerie tressée, bois, rotin et traces de pigments naturels. Papouasie Nouvelle-Guinée, XXe siècle, adjugé à 280 euros.

3. Intéressant petit crochet de suspension en forme de croissant de lune surmonté de tête accolé évoquant un esprit de la nature homme oiseau au long bec effilé. Bois dur, ancienne patine brune avec marques d’usage localisées. Région du Bas Sépik, Papouasie Nouvelle Guinée.  Adjugé à 2 000 euros.

4. Appuie-Nuque Sepik, bois à pigments ocre et bleu (Rickett blue), attache en fibres estimé à 30 000 - 50 000 euros, s’est vendu à 120 000 euros.

5. Une boîte à pigments provenant de Iatmul, Moyen Sépik, en bois à patine brune et brillante, reste de pigments ocre et attache en fibre est partie au prix de 80 000 euros.

 

 

Estimez et vendez votre objet d’art du Bas-Sépik

Forte de son expérience du marché de l’art, notre équipe constituée d’experts et de commissaires-priseurs vous donne une estimation gratuite de votre objet d’art du Moyen-Sépik. Cette estimation prend en compte les résultats obtenus en salle de ventes pour des productions similaires.

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