Né à Istanbul d'une mère turque et d'un père djerbien,
Yahia Turki reçoit une formation académique au
Centre d'enseignement d'art, qui prend en 1930 le nom
d'École des beaux-arts de Tunis. Turki connaît ses premiers
succès dès 1923 au Salon tunisien. Il obtient ensuite une
bourse et se rend à Paris en 1927, où il fréquente
Albert Marquet et Lucien Mainssieux. En 1928, il séjourne
en France et participe à l'Exposition coloniale des artistes
français et au Salon des indépendants qui a vu défiler
les œuvres des plus grands: de Toulouse-Lautrec à Paul
Cézanne en passant par Vincent Van Gogh. C’est à ce
moment-là que le peintre approfondira sa technique et
son style. De retour à Tunis en 1935, il expose une série
d'œuvres sur des thèmes parisiens. Membre du Groupe
des Dix, il succède, en 1956, à Pierre Boucherle en tant que
président de l'École de Tunis, poste qu'il occupe jusqu'à
sa mort. Le peintre s’illustre dans l’art de peindre les
scènes et les paysages de la vie tunisienne, caractéristique
inhérente à ce mouvement pictural qu’est l’École de Tunis.
Dans un livre qui lui est dédié et qui retrace les évolutions
et les étapes de sa carrière, Aïcha Filali dira de Yahia Turki
qu’il est le «père de la peinture tunisienne»