Les Wé sont une ethnie africaine vivant à la frontière du Liberia et de la Côte d’Ivoire. Ils habitent des zones de forêts denses, qui rendent leurs villages isolés et difficiles d’accès.
Les Wé ont connu différentes appellations. Bien qu’il s’agisse initialement d’un même peuple partageant un langage commun, les Wé ont été séparés en deux communautés au début du XXème siècle par les colons. Les Guéré sont les Wé du sud et les Wobé sont les Wé du nord. On retrouve également le nom de Kran, qui est le terme utilisé par les Dan du LIberia pour désigner leurs voisins Wé. Ces termes sont aujourd’hui intégrés par les Wé eux-mêmes.
La société Wé est structurée sur quatres niveaux, de l’alliance de villages à la famille, structure élémentaire fondamentale. Il n’y a pas de pouvoir central. Les alliances, sous le commandement d’un chef militaire, ne se forment qu’en cas de conflit. Les patriarches prennent les décisions avec l’accord de la communauté. Enfin ils cohabitent avec trois confréries, des sociétés discrètes dont celle des “hommes-panthère” et celle qui gère les masques.
Les Wé sont, comme leurs voisins, très croyants. Ils croient en un dieu créateur, aux esprits des ancêtres et aux génies de la forêt. Seuls certains devins peuvent entrer en contact avec les esprits. Les masques, “gla”, permettent notamment d’entrer en contact avec le dieu créateur.
L’art des Wé s’exprime à travers les masques. Les masques Wé sont d’une grande richesse plastique. Ils conjuguent deux principales caractéristiques. D’une part ils présentent un goût pour l’exagération et la profusion en y intégrant de nombreux agrégats tels que des morceaux de métal, des cloches ou des cheveux humains, et d’autre part les lignes sont très épurées et exorbitantes.