«Pour moi, le désert c’est d’abord une philosophie, précisément la philosophie de l’essentiel…
En fait, mon travail n’est qu’une fenêtre sur le désert. » Mohamed Nabili
Né au Maroc, Mohamed Nabili se forme à l’Ecole des arts appliqués de Casablanca (1973) avant de rejoindre l’Ecole d’art et d’architecture de Marseille à compter de 1974, ainsi que l’Ecole des Beaux-arts d’Aix-en-Provence en tant que professeur jusqu’en 1980. Nabili parcourt le Pérou, le Mexique, les Etats-Unis, le Danemark et la Bretagne, puis rentre au Maroc au début des années 90, où il s’installe dans la région où il est né.
Orphelin de père et de mère, Mohamed Nabili est à l’initiative d’une fondation à vocation humanitaire créée en 2005 baptisée "Imaginaire de l’enfant dans les arts plastiques" qui organise des interventions plastiques, réalise des fresques avec les enfants au CHU de Rabat et de Marrakech.
Ayant maîtrisé les différentes techniques en céramique, installation, graphisme, peinture, Nabili axe ses recherches sur l’élaboration d’un langage pictural qui rend compte du savoir-faire appris ailleurs et d’une tradition artistique empruntée à ses racines culturelles. Mais loin de se confiner dans les limites réductrices de sa propre culture, le plasticien s’ouvre sur d’autres perspectives pour se faire ensuite vecteur de tous les éléments qu’il a emmagasinés.
Proposant une lecture contemporaine et universelle des thèmes qui l’habitent : la trace, le signe, la mémoire, la composition, la couleur…, il explore les formes des arts populaires et de la calligraphie, restructure leurs signes, dégage leurs symboles. Nabili exploite plusieurs supports, utilise des matériaux variables. Les formats eux aussi vont du plus petit au plus grand. Sa matière fétiche est le sable, de multiples textures, de différentes origines, mais toujours saharien dans sa matérialité physique et dans sa puissance symbolique. Il est modelé, creusé, incisé de signes, de symboles et de caractères alphabétiques du tifinagh, et nourri de pigments vifs.