Fils du très célèbre Giambattista Tiepolo et de son épouse Cecilia Guardi Tiepolo et frère de Giandomenico Tiepolo, Lorenzo Baldissera Tiepolo est un peintre et graveur de la République de Venise, né le 8 août 1736. Il naît à l’apogée de la carrière de son père, alors que son frère, de neuf années son ainé commence à contribuer à l’entreprise familiale. L’artiste débute très jeune sa carrière, à l’âge de 15 ans, lorsqu’il accompagne son père et son père à Würzburg pour la décoration du palais du prince évêque Carlo Filippo di Greinffenklau, qui durera trois ans. Les fresques de la coupole de la salle du trône et du grand escalier auront été quasiment détruites durant les bombardements des Alliés, puis sauvées par John D. Skilton, permettant l’inscription du palais à l’UNESCO. On enregistre à cette période une série de dessins qui lui sont attribués de manière certaine. Lorenzo retourne ensuite, pour cinq années seulement, à Venise où l’on enregistre quelques portraits dont l’un au pastel d’une dame, daté en 1757, conservé aujourd’hui au Ca’Rezzonico, mais aussi quelques incisions qui ont pour vocation de copier les œuvres du père. En 1761, il est reçu au sein d’une confraternité de peintres vénitiens, « la Fraglia », avant de quitter la République de Venise l’année d’après, pour suivre son père à Madrid et l’aider à la réalisation des fresques pour Carlo III. A Madrid, Lorenzo épouse la fille d’un libraire génois, Maria Corradi, en 1772. On lui attribue également en 1768 un plafond du palais et un portrait de la famille royale. Giambattista Tiepolo décède en 1770, après quoi le fils obtient de la famille royale espagnole une mince pension annuelle avec laquelle il subsistera le reste de sa vie. Vivant au-dessus de ses moyens et endetté, il tombe malade et décède en 1776, la même année que sa mère. Il se distingue notamment comme un habile pastelliste et joue un rôle non négligeable dans la popularisation de cette méthode en Espagne. On compte à son actif neuf eaux-fortes, une série de dessins de vendeurs de rue espagnols, aussi bien que de nombreuses gravures, pour beaucoup des reproductions de travaux de son père. Si, pendant longtemps, on l’a associé à rien de plus que l’assistant de son père, il est aujourd’hui reconnu comme un important artiste indépendant, produisant des « types » espagnols.