Jean-Louis Forain : prix et cote

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Le marché de l'art de Jean-Louis Forain

L’estimation d’une œuvre de Jean-Louis Forain dépend de nombreux facteurs tels que le support, l’état de conservation, la période de vie de l’artiste à laquelle elle se rapporte, la provenance et la taille de l'œuvre.

Voici un aperçu de l’estimation d’une œuvre de Jean-Louis Forain en fonction des critères d’estimation précédents :

Certaines peintures peuvent atteindre des records ! Par exemple, en novembre 2020, une peinture de Jean-Louis Forain intitulée "Le Chien d'aveugle" a été vendue aux enchères pour environ 800 000 €.

Ces chiffres sont donnés à titre indicatif et peuvent varier. Il est recommandé de faire des recherches plus approfondies ou de contacter des experts en art pour obtenir des informations précises sur les prix aux enchères des œuvres de Jean-Louis Forain.

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Biographie de Jean-Louis Forain

Louis-Henri Forain, dit Jean-Louis Forain, est le fils d’un modeste peintre en bâtiment, né le 23 octobre 1852 à Reims.  

Il apprend très tôt à dessiner dans son école de la rue du Ruisselet, lorsqu’il déménage à Paris avec ses parents en 1863. Le Louvre est pour lui une source d’inspiration constante et il s’y rend fréquemment, jeune adolescent, afin de se former au dessin en copiant les plus grands chefs d’œuvres. Il y rencontre le professeur Jacquesson de la Chevreuse, qui lui enseigne les fondamentaux du dessin, et le sculpteur Jean-Baptiste Carpeaux qui lui fait visiter son atelier et l’embauche comme apprenti, jusqu’à ce que, sur un accès de colère du maître, il ne soit poussé à la porte.  

A partir des années 1870, Forain connait la misère et fait partie de la Bohème parisienne, bradant quelques lithographies et moyennant des portraits de défunts et des prospectus. Il est proche de Rimbaud, Verlaine et Villiers de l’Isle Adam qui le surnomment « Gavroche » et pour cause, il participe à la défense du Fort de Montrouge pendant la guerre de 1870. Il est également intégré au club « zutiste » et aux diners des « Vilains Bonshommes ». Vrai anarchiste dans l’âme, il est toutefois incorporé dans le 101e Régiment d’Infanterie à Laval en 1874 après avoir essuyé un nouvel échec, lorsqu’il est refusé au Salon. A son retour, il retombe dans la bohème à Montmartre et reprend une vie démunie, faiblement payé par des cachets de journaux satiriques où sont publiés ses premiers dessins.  

Jean-Louis Forain ne perd toutefois pas espoir et continue de travailler et de se former au dessin, copiant sans cesse les grands maîtres tels Rembrandt, Goya ou Hans Holbein. Il devient aguerri pour la peinture, l’aquarelle et le pastel, si bien que le critique d’art Huysmans reconnait les vertus de son travail. Il participera enfin, encouragé par Degas, aux IVe, Ve et VIe Expositions des Artistes Indépendants de 1879 à 1881. A nouveau grâce à l’impulsion des impressionnistes, il se frotte au milieu de l’Opéra, de ses danseuses, mécènes et abonnés, devenant un thème de prédilection.  

La presse révèle enfin Forain au public : 

Démocratisée depuis l’avènement de la Troisième République, c’est un médium largement publicité par les Parisiens qui apprécient le trait vif de l’artiste et ses talents pour dépeindre l’actualité. Il est placé aux côtés de Willette et Steinlen comme un grand dessinateur et se retrouve publié dans les plus grands journaux, tels L’Écho de paris, Le Figaro, Le Gaulois ou encore La Vie Parisienne. Il excelle par la suite dans la caricature politique et en vient même à être exposé à la galerie Boussod-Valadon. Il aime caricaturer et fustiger l’hypocrisie de la bourgeoisie et ses contradictions et le fait selon un style rapide et une gamme chromatique vive.  

Jean-Louis Forain est enfin reconnu officiellement en 1884 lorsqu’il est reçu pour la première fois au salon grâce à sa toile Le Buffet. Il y sera réinvité l’année d’après pour Le Veuf. Il sera ensuite exposé grâce à Durand-Ruel à New York aux côtés des grands impressionnistes avant de démarrer en 1887 une collaboration stable avec Le Figaro qui durera près de trente-cinq ans. Le dessinateur publie même son propre journal Le Fifre où il se donne à cœur joie à la satire des paradoxes de son temps.  

Au cours de l’affaire Dreyfus, Forain devient même un fervent polémiste, s’affirmant comme anti-dreyfusard convaincu, il fonde avec Caran d’Ache Pstt… !, un journal antidreyfusard et antisémite, soutenu par Degas et Barrès. Son style évolue vers un trait anguleux et nerveux.  

Jeanne Bosc

En 1891 il épouse Jeanne Bosc, artiste peintre, avec qui il s’installe à la campagne au Grand-Chesnay en 1909. L’année d’après il présentera cinquante-quatre œuvres à l’Exposition internationale de Bruxelles. 

Le couple voyagera énormément et se rendra notamment à New York en 1893 et Chicago, sur invitation de Gordon Bennett, propriétaire du New York Herald. Le couple se rend également à Venise, Madrid ou encore Guernesey chez Hugo.  

Après une incursion dans l’eau-forte, Jean-Louis Forain s’essaie à la lithographie et élabore avec virtuosité de nombreuses planches où figurent des nus à la toilette ou des scènes de mœurs. Sa polyvalence l’emmènera même vers la mosaïque lorsqu’il décore la façade du Café Riche en 1894.  

L’artiste fait partie de la haute société fermée et élitiste du Paris intellectuel, recherché pour ses bons mots, il a sa table chez Maxim’s, fait partie des cercles et clubs les plus fermés et participe aux diners de Vollard, aux côtés des plus grands noms du siècle. Forain est même salué de son vivant à l’occasion d’une exposition monographique en 1923 au Musée des Arts Décoratifs, où près de 400 œuvres sont exposées, un hommage qui rend compte de sa popularité de son vivant.  

La Première Guerre mondiale marque une pause dans sa carrière et se montre plus que jamais incisif et véhément. Il rejoint d’ailleurs le camouflage de l’Armée Française, avant de rejoindre Le Figaro et ses activités de peintre, une fois la guerre terminée. En 1920, il est élu président de l’association philanthropique de la République de Montmartre ; en 1923 il est élu à l’Institut et devient président de la Société Nationale des Beaux-Arts en 1925.  

Sa gloire de s’arrête pas aux distinctions artistiques puisqu’il est promu Commandeur de la Légion d’Honneur en 1928, membre étranger de l’Académie royale de Suède la même année et de l’Académie royale d’Angleterre en 1930.  

Actif jusqu’à sa mort, Jean-Louis Forain s’éteint le 11 juillet 1931, chez lui, à Paris, couvert d’honneurs et bénéficiant d’une réputation bien préservée malgré les scandales qui marquent sa vie.  

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