Jan Frans van BLOEMEN- 12 mai 1662-13 juin 1749

Jans Frans van Bloemen, qu’on surnomme également l’Orizzonte ou Orizonte est un peintre flamand baroque et un célèbre graveur, né le 12 mai 1662 à Anvers, qui se forge une réputation notamment comme peintre de paysages. Principalement actif à Rome, il est celui qui popularise le genre des vedute de la campagne romaine, représentée selon une esthétique classique. Il est membre d’une famille de peintres et de dessinateurs et notamment le frère du célèbre peintre animalier et de paysages, Pieter van Bloemen, qui lui enseigne les fondamentaux du métier. Jan Frans travaille ensuite au sein de l’atelier de Anton Goubau à Anvers où il perfectionnera sa connaissance des techniques. C’est Pieter qui incite Jan Frans à venir travailler à ses côtés à Lyon, où il aurait travaillé avec Adriaen van der Kabel, avant de prendre tous deux la route pour l’Italie et plus précisément Rome en 1686. Leur intégration à la scène artistique romaine se fait sans encombre, notamment lorsqu’ils sont acceptés au sein de la Schildersbent, l’association des artistes néerlandais de Rome. Jan Frans van Bloemen restera à Rome jusqu’à la fin de ses jours, y connaissant une gloire et un succès inespérés, allant jusqu’à être considéré par ses contemporains comme l’égal de Claude Lorrain ou Gaspard Dughet, qui l’influence énormément dans le traitement classicisant des paysages. Le surnom d’Orizzonte découle d’ailleurs de cette particulière habilité qu’a van Bloemen dans le rendu des paysages infinis voire panoramiques. Inspiré par la beauté des environs de Rome et sa campagna, van Bloemen puise également dans la tradition flamande du paysage, introduisant une certaine dynamique et un style analytique, permettant de proposer des paysages à couper le souffle et d’introduire ce que seraient plus tard les vedute du XVIIIe siècle. Ses œuvres marquent un point de rupture par rapport aux paysages classicisants réalisés par ses prédécesseurs français et van Bloemen cherche à rendre des vues plus réalistes selon le style d’Andrea Locatelli, Giovanni Paolo Panini ou Paolo Anesi. Le perfectionnement de sa manière s’opère vers 1730, lorsqu’il commence à adapter son style vers une vision plus douce et apaisée, synthétique et délicate, qui peut faire écho aux réalisations de Poussin. Ses paysages sont parfois remplis par des figures éparses et réalisées Pompeo Batoni, Placido Costanzi ou Carlo Maratta. Malgré la popularité de ses vues parmi les riches aristocrates romains, tel le Prince Camillo Pamphili, qui collectionnent ses œuvres, van Bloemen reste pratiquement toute sa vie dans l’indigence. En effet, il se serait confronté toute sa carrière à un rejet net de l’Accademia di San Luca, qui ne l’accepte dans ses rangs qu’à l’âge de 80 ans, suite à trois candidatures consécutives. Parmi ses grands mécènes l’on retrouve pourtant la famille Colonna qui aurait possédé plus de 80 œuvres ou encore les nombreux nobles Anglais profitant de leur Grand Tour pour visiter Rome. Les dessins de Rome et de ses alentours par Jan Frans van Bloemen sont peu connus à ce jour et l’on retrouve plutôt des dessins de bâtiments et de ruines autour de la ville. Sa technique est caractérisée par la combinaison de crayon, plume et encre avec des rehauts de lavis brun ou gris. Van Bloemen s’éteint à Rome le 13 juin 1749, considéré comme un grand artiste par ses contemporains et aujourd’hui représenté dans de nombreux musées ou collections privées. Il laisse derrière lui plusieurs élèves tels Francesco Oelefe – ou le Bavarois –, Gabriele Ricciardelli ou Nicolo Bonito qui cherchent tous à imiter sa manière.