Jacob van Ruisdael est un artiste considéré comme l’un des plus grands paysagistes flamands. Né à Haarlem vers 1628/1629 c’est un artiste baroque qui entretient une production variée et dynamique, avec plus de 700 peintures, 100 dessins et quelques gravures à son actif. Fils de Isaack de Goyer, encadreur et peintre, Jacob van Ruisdael a probablement été son élève pendant un temps avant d’intégrer la guilde de Saint Luc de Haarlem en 1648. Ses premières œuvres enregistrées datent de 1646 alors âgé seulement de dix-sept ou dix-huit ans. Certaines de ses œuvres figurant des paysages de dunes font penser aux ouvrages de son oncle, Salomon, qui aurait également participé à sa formation artistique. A l’inverse, ses paysages boisés font penser aux artistes influents de Haarlem tel Cornelis Vroom. L’artiste se serait d’abord dirigé vers des études de médecine et serait devenu un chirurgien réputé à Amsterdam, sur les recommandations de son père. Avant de s’installer à Amsterdam en 1656, Ruisdael entreprend un voyage à la découverte des Pays-Bas et plus précisément en Westphalie, au début des années 1650, accompagné de son ami Nicolaes Pietersz Berchem, avec lequel il visite le château Bentheim, figurant dans deux de leurs tableaux. A Amsterdam, van Ruisdael est baptisé dans l’église réformée et se voit accorder la citoyenneté d’Amsterdam en 1659. Dès les années 1660, il explore les thèmes des forêts de pins et des cascades rocheuses, faisant écho aux œuvres de Allart van Everdingen qui avait voyagé en Scandinavie et qui aurait pu être une grande source d’inspiration pour le jeune van Ruisdael. L’un de ses plus célèbres élèves fut Meindert Hobbema. A partir des années 1670, van Ruisdael vit au-dessus de la boutique du marchand de livres Hieronymous Sweerts. Ses œuvres sont typiques du genre du paysage hollandais baroque et rendent compte de sa grande habileté dans la précision des formes, sa grande capacité à créer une forme de profondeur et du corps aux arbres et au feuillage. Au fur et à mesure de sa carrière, les formes deviennent de plus en plus massives, les couleurs plus vibrantes, les compositions plus concentrées. Sa palette s’affine vers des couleurs lumineuses et brillantes et il y fait figurer savamment la campagne hollandaise. Jacob van Ruisdael sait manier avec brio les effets de profondeur et parvient à étendre ses horizons à l’infini, les combinant à des observations presque scientifiques et des compositions héroïques monumentales. Il y introduit parfois certaines petites figures qui sont peintes par d’autres artistes tels Adriaen van de Velde, Johannes Lingelbach, Philips Wouwerman ou encore Claes Berchem. Au début de sa carrière, il produit également quelques gravures dont seulement treize impressions nous sont parvenues. Parmi ses plus grands suiveurs, l’on retrouve Meindert Hobbema et Jan van Kessel le Vieux. Il influence toute une lignée d’artistes qui s’inspireront de ses paysages monumentaux et époustouflants. Il est enterré à Haarlem en mars 1682 bien que l’artiste serait mort en janvier de cette même année à Amsterdam.