Guido Reni (dit Le Guide), né à Bologne en 1575, est un peintre, fresquiste et graveur italien de la période baroque (bien que ses œuvres aient montré une manière classique). Il peint principalement des œuvres religieuses, mais aussi des sujets mythologiques et allégoriques. Actif à Rome, à Naples et dans sa ville natale, il devient la figure dominante de l'École de peinture de Bologne qui émerge sous l'influence des Carracci. En 1584, il abandonne les études musicales commencées avec son père pour entrer comme apprenti, dans l'atelier du peintre flamand Denis Calvaert (1540-1619), un ami de son père qui s'engage à le garder pendant dix ans. Il y rencontre des peintres voués à un grand succès, tels que Francesco Albani (1578-1660) et Le Dominiquin (1581-1641). En 1595, les trois artistes rejoignent l'atelier rival : l'académie des Carracci, fondée en 1582, et forment alors le noyau d'une école prolifique et réussie de peintres bolonais. Il commence à peindre d'après des modèles vivants, apprend la technique de la gravure, et comment faire des modèles en terre cuite. Il approfondit la peinture à l'huile, la gravure au burin et en copie plusieurs fois chaque partie de « L'Extase de sainte Cécile », alors exposée dans l'église San Giovanni in Monte. Il est particulièrement influencé par Lodovico Carracci (1555-1619), avec qui il collabore à de nombreux projets décoratifs. Mais en 1598, il quitte l'académie à cause une dispute avec Lodovico Carracci au sujet d'un travail non rémunéré. Il devient alors un peintre indépendant et ne tarde pas à recevoir des commandes, notamment lorsqu’il remporte le concours pour la décoration de la façade du Palazzo del Reggimento (actuel hôtel de ville de Bologne), en l'honneur de la visite du pape Clément VIII. Il réalise alors des fresques marquant la rupture avec son ancien maître et avec les autres élèves des Carracci. Le 5 décembre 1599, il est élu au Conseil de la Congrégation des Peintres de Bologne. À la fin de l’année 1601, les trois anciens élèves de Calvaert s'installent à Rome pour travailler avec Annibale Carracci (1560-1609) sur les fresques du palais Farnèse. Alors que la renommée de Reni ne cesse de croître le cardinal Paolo Emilio Sfondrati devient l’un de ses principaux commanditaires, puis le pape Paul V, issu de la puissante famille Borghèse, lui procure une clientèle prestigieuse. En 1612, le cardinal Scipione Borghèse lui commande la fresque de l'Aurore, se trouvant dans l'actuel Palazzo Pallavicini Rospigliosi à Rome, et aujourd’hui considérée comme l’un des chefs d’œuvre de l’artiste. En 1614, il rentre définitivement à Bologne, et ses nombreuses commandes de peintures nécessitent alors l’assistance de collaborateurs. Sa célébrité l’amène à travailler temporairement dans d’autres villes italiennes et ainsi, en 1617, il réalise les décorations du Palazzo Ducale de Mantoue et en 1622, il part pour Naples où la chapelle du trésor de San Gennaro est en cours de restauration. Mais il ne parvient pas à un accord avec les commanditaires et se contente de peindre trois tableaux pour l’église San Filippo Neri ou église des Girolamini. En 1627, il est de nouveau à Rome pour une commande de l’ambassadeur d’Espagne. Dans les années 1620 et 1630, le peintre éclaircit sa palette tout en continuant à exécuter essentiellement des tableaux religieux, bien que quelques portraits remarquables soient à signaler. Joueur compulsif, Reni est souvent confronté à des difficultés financières qui le pousse à réaliser des copies de ses propres œuvres, malgré la demande importante et le prix élevé de ses œuvres. Parmi les peintures de ses dernières années figurent de nombreuses œuvres inachevées.