"Je suis un potier qui fait des pots à petits pas, tantôt je peux peu, tantôt je peux pas !"[1]
Anticonformiste et farouchement indépendant, Christian Toublanc a dédié sa vie à une approche originale et personnelle de la céramique et de la terre sigillée. Mécanicien automobile de formation, il rencontre en 1983 la potier Patrick Georges, installé à La Gacilly dans le Morbihan. C’est lui qui initie le jeu homme à la pratique de la terre et du tournage, avec d’autres artisans potier et céramistes du village d’artiste.
En 1991, Christian Toublanc se forme à la Maison de la Céramique de Mulhouse et obtient un brevet de compagnon potier-céramiste. Deux ans plus tard, en 1993, il installe lui aussi son atelier à la Gacily, où il produira une œuvre inspirée de la céramique Coréenne et Japonaise, aujourd’hui rare de par la grande précision nécessaire à sa réalisation et la fragilité des objets finis.
Sur son rapport à la terre et aux arts du feu, Toublanc déclara :
"Ce qui me plait le plus dans ce travail, c’est de partir de ce rien qu’est la terre, pour faire quelque chose de beau, transformer la matière la plus banale, la plus misérable, en quelque chose de précieux"[2].
Modeste et autarcique, l’artiste s’éteint en 2011. Dans sa nécrologie[3]Maxime Dole écrira :
"En céramique contemporaine, quelques créateurs ont choisi de reprendre cette course à l’élégance, à la perfection des courbes et des surfaces. Avec humilité et obstination, ils s’engagent sur les traces des maîtres qui les ont précédés, avec la volonté d’aller plus loin, d’aller ailleurs. Au long du temps, Christian Toublanc a su apprivoiser les techniques les plus fines, les découvertes remisées de ceux qui n’ont pas su, ou pas voulu, transmettre leur savoir. Mais dans ce couple de la matière et du créateur, qui dompte l’autre ? Seuls les grands céramistes le savent…et se taisent."