Labibeh Zogbé, plus connue sous le nom de Bibi Zogbé est une artiste peintre née en 1890 dans la ville côtière de Sahel Alma, au Liban. Elle y reçoit une éducation française à Jounieh à l’Holy Family School où son goût pour la peinture se développe très rapidement.
Âgée seulement de seize ans, elle émigre en Argentine où elle épouse Domingo Samaja à San Juan. Très libre et indépendante, elle se sépare rapidement de son époux et poursuit une vie libérale à Buenos Aires.
Sa carrière artistique début dès les années 1930, à partir desquelles elle expose de manière très régulière à Buenos Aires, Rio de Janeiro, au Chili ou en Uruguay. Elle suit notamment une formation artistique auprès du peintre bulgare Klin Dimitrof.
Dès sa première exposition personnelle en 1934 à la Witcomb Gallery, inaugurée par le président de la République d’Argentine, elle est acclamée pour son style joyeux et coloré, qui lui vaut le surnom de « La Pintora De Flores », la peintre de fleurs.
Par de nombreux voyages à travers le monde, et notamment de nombreux allers-retours au Liban, elle s’inspire librement de ces paysages, représentant une nature chargée et vibrante. Artiste bohème, elle cherche constamment l’affirmation de sa propre liberté à travers ses représentations, incarnant une métaphore de sa liberté artistique et féminine.
Dès la fin de la Seconde Guerre mondiale, elle accepte de nombreuses invitations à Paris et à Dakar, ainsi qu’à l’invitation du gouvernement libanais pour participer à une exposition collective au Musée National du Liban en 1947, au cours de laquelle elle reçoit la Médaille de l’excellence du Cèdre du Liban.
Bibi Zogbé évolue également dans un foyer d’artistes immigrées telles Mariette Lydis, une artiste austro-argentine, ainsi que Margarita Wallmann, une danseuse et chorégraphe allemande. Toutes s’accordent pour promouvoir une modernité artistique emprunte d’une esthétique joyeuse et sensible, faisant écho au travail de Tamara De Lempicka.
Entretenant une vie cosmopolite, elle s’imprègne du style de son entourage et est poussée à redoubler de modernité et d’innovations. À Buenos Aires, elle fréquente les milieux intellectuels, entretenant des liens proches avec politiques, artistes, poètes ou peintres.
Cherchant toujours à transgresser les normes et à s’affirmer comme artiste majeure, elle fait acte d’une personnalité indépendante et libre qui lui permet de se voir couverte des louanges de ses contemporains et de laisser une trace majeure pour la postérité.
Bibi Zogbé décède en 1973 à Mar del Plata, en Argentine.