Fra Bartolomeo, ou Baccio della Porta, est un artiste italien dominicain, qui réalise des œuvres particulièrement religieuses à la Renaissance. Né en Toscane en 1475, d’après Vasari, il débute son apprentissage artistique auprès de Piero di Cosimo (1439-1507) avec qui il travaille au couvent de Saint-Marc, avant de se rapprocher de Mariotto Albertinelli, avec qui il ouvrira un atelier à Florence en 1490. Ils sont fortement influencés par l’art de Raphaël. La renommée de sa carrière artistique et sa fortune sont très liées à ses contemporains qui l’exaltent, ainsi qu’à sa relation à Jérôme Savonarole (1474-1515). Ce dernier est à la tête d’un mouvement religieux iconoclaste qui condamne, entre autres, les principes esthétiques de la Renaissance sous Laurent le Magnifique, poussant Fra Bartolomeo à brûler ses propres œuvres sur le bûcher de Savonarole en 1497, ainsi que d’autres images impies. Le réformateur italien est condamné à mort et exécuté en 1498. L’artiste se retire alors de la ville pour devenir frère dominicain et met de côté sa peinture pendant quelques années, laissant inachevé son Jugement Dernier de l’hôpital de Santa Maria Nuova. Il réalise toutefois un célèbre portrait de son ami en 1498. Sollicité par les frères du couvent de Saint-Marc, il reprend son travail de peintre en 1504, à la tête d’un atelier artistique dans le monastère. Il se lie également d’amitié avec le peintre d’Urbino, Raphaël, qui l’amène au perfectionnement de sa technique et qui influence grandement son travail. Fra Bartolomeo voyagera par la suite à Rome et Venise où il découvre les chefs-d’œuvre de ses contemporains et où son style s’enrichit notamment de la couleur de la peinture vénitienne. A son retour à Florence, il se consacre pleinement à sa peinture de l’ordre dominicain et travaille notamment à un retable pour la Salle du Conseil du Palazzo della Signoria. Ses œuvres font bien écho à la composition sereine et grandiose de l’art de la Haute Renaissance, en laissant de côté les costumes décoratifs pour proposer des drapés indéfinis et mouvementés, faisant écho aux enseignements de Raphaël. Elles font aussi référence à la méditation religieuse, restant fidèle et précis aux sujets représentés, laissant peu de place à l’imagination et l’interprétation. En cela, l’artiste florentin convainc ses contemporains par la simplicité et l’économie de ses compositions, permettant une rhétorique puissante et efficace. Son atelier de Saint-Marc devient rapidement un incontournable pour les jeunes artistes florentins qui découvrent la manière bien particulière du maître, c’est-à-dire un coloris proprement vénitien, sur lignes de contour bien estompées, des poses harmonieuses appuyant une représentation naturelle des mouvements. Ses compositions sont bien souvent appuyées par de nombreux dessins préparatoire, documentation très précieuse qui laisse transparaître un tracé des contours fin qui disparaît bien souvent sur l’œuvre peinte. En 1517, Fra Bartolomeo souffre d’une paralysie partielle qui le pousse à se rendre aux bains de San Filippo. Il finit par s’éteindre le 6 octobre 1517 suite à une fièvre foudroyante, causée par une consommation excessive de figues fraîches. Sa dernière toile réalisée à Florence sera une fresque représentant le thème Noli me tangere.