Antoine-Jean Gros (né en 1771 à Paris), aussi appelé baron Gros, est un peintre français néoclassique considéré comme le précurseur du style romantique.
Il est formé auprès de son père, miniaturiste et collectionneur avisé de tableaux, puis auprès de Jacques-Louis David (1748-1825), chez qui il se démarque comme étant son meilleur élève. En 1792, il échoue au prix de Rome, mais reçoit néanmoins la commande des portraits des membres de la Convention.
Après avoir voyagé en Italie en 1793, Gros rencontre Napoléon par le biais de son épouse, pour lequel il devient peintre officiel des batailles. En 1808, il peint le tableau « La Bataille d'Eylau » exposé lors du Salon de la même année, et pour lequel il sera décoré par Napoléon lui-même.
Sous l’Empire, l’artiste se partage entre peintures d’histoire et portraits et connaît un grand succès. Cependant, après la chute du régime, il se retrouve en recherche permanente de nouveaux chefs-d’œuvre et ne parvient pas à devenir le nouveau maître de l’école française. À la reprise de l’atelier de David (1748-1825), exilé à la chute de Napoléon, son œuvre passe d’un style comparable à celui de Rubens (1608-1640) vers un néoclassicisme marqué, mais il peine toujours à réaliser des tableaux qui marquent les esprits.
Sous la Restauration, il devient membre de l’Institut, et le 5 novembre 1816, il est nommé professeur à l’École des beaux-arts de Paris, puis chevalier de l’ordre de Saint-Michel et enfin baron en 1824. Mais son attitude trop déférente envers le nouveau régime lui vaut quelques moqueries de ses contemporains, dont le libelle « Le Gros l’a peint », qui ridiculise son portrait de Louis XVIII.
En 1835, il se donne la mort, en raison de sa dépression chronique dont il souffre depuis plusieurs années. Selon les chercheurs, ses dernières créations semblent annonciatrices du romantisme : son style a influencé Théodore Géricault (1791-1824), Eugène Delacroix (1798-1863), ainsi que Richard Parkes Bonington (1802-1828), qui fut son élève.