DELACROIX (Eugène), 1798-1863.

DELACROIX (Eugène), 1798-1863.

Ensemble de 2 belles lettres d'Eugène Delacroix à son amie Joséphine FORGET : - L.A., 2 pp. in-8 sur papier bleu, slnd (datée par Joubin du 15 juin 1851) : ""Bonne chère amie, je vous remercie bien. J'allais vous écrire en réponse à votre petit mot d'hier. J'ai sagement fait de ne pas dîner hier et je ferai de même ou à peu près aujourd'hui. Je ne ferais qu'aller au Louvre et je n'y travaillerais presque pas. J'ai une si affreuse peur d'être malade maintenant où je n'ai plus que quelques petits efforts à faire pour recueillir le fruit de tous les autres [...] Soyez donc assez bonne pour aller et venir sans compter sur moi ; je tacherai d'aller vous voir après dîner aujourd'hui [...] Je suis en train de lire vos Constitutionnels[...] L'impression en est très bonne et j'aime le journal. [...] Je suis dans un moment bien important qui ne m'empêche pas de sentir et de vous dire combien je vous remercie et vous aime."" Delacroix était en train d'achever ""Apollon vainqueur du serpent Python"" au plafond de la galerie d'Apollon au palais du Louvre. La série de onze peintures prévues par Le Brun au salon au premier étage de la Petite Galerie (autour de la figure d’Apollon, et des allégories des Saisons et l’évocation des constellations) est restée inachevée en 1663 (seule 4 peintures furent finalisées). Les travaux ne reprennent qu'en 1769 quand Hugues Taraval délivre le Triomphe de Bacchus, et 3 autres peintures confiées à l’Académie royale de peinture et de sculpture. L’œuvre de Le Brun continue au XIXe siècle et c’est finalement Delacroix en 1851 qui l’achève en réalisant le décor du caisson central mettant ainsi fin à un chantier de 188 ans. Cette lettre est publiée dans la Correspondance générale de Delacroix par Joubin (1938), tome 3, p. 70-71. - L.A.S. ""E. D."", slnd (""ce samedi""), décembre 1858 selon Joubin, 1 p. in-8. Son rhume va et vient, de même pour la goutte et les rhumatismes. L'idée de sortir et de cotoyer du monde le fatigue et a du renoncer à se rendre à des endroits où il eut été nécessaire qu'il aille. ""Mais un des bonheurs que la providence a bien voulu m'accorder, c'est que dans une situation médiocre comme fortune et avec zéro d'ambition, je ne suis absolument forcé à aucune démarche ni représentation quelconque. Je vous envoie mille et mille tendresses de cœur bonne amie(biffé) en attendant le plaisir de vous le dire sans tousser et sans cracher."" Cette lettre est publiée dans la Correspondance générale de Delacroix par Joubin (1938), tome 4, p. 5-6. On y joint un L.A.S. de Joséphine de Forget à Eugène Delacroix, slnd (""ce lundi soir""), 6 août 1839 (cachet postal), 1 p. in-8 : ""Nous irons demain mardi aux français, il y aura un joli spectacle, dont votre amie, fera les frais. Vous nous rejoindrez de bonne heure, et j'espère que nous pourrons passer notre dîner bien près l'un de l'autre. Combien j'ai été heureuse hier soir, mon pauvre ami ! Mon cœur est tout plein de ce bonheur, que je préfère à tous les plaisirs du monde. […] "" Fille du comte Antoine de Lavalette (exilé suite à un complot manqué contre Louis XVIII lors des Cent-Jours) et d'Emilie de Beauharnais (nièce de l'impératrice Joséphine, qui fut quant à elle incarcérée suite à l'action de son mari et finit par perdre la raison), Joséphine épouse en 1817 François-Alexandre, baron de Forget, dont elle se sépare en 1830 et qui se suicide en 1836, tuant également son fils cadet. Elle entame une liaison avec son cousin Eugène Delacroix, en 1836. D'abord amants, puis amis de toujours, ils se témoignent une affection profonde et durable à travers leur correspondance, publiée dans la Correspondance générale de Delacroix par Joubin en 1938."