"Limoges, atelier LAUDIN"

"Limoges, atelier LAUDIN"

Coupe basse en émail peint polychrome à rehaut d'or, centrée d'une figure allégorique représentant Judith décapitant la tête d’Holopherne, et des cinq sens. Fin du XVIIe ou début du XVIIIe H. : 4 - L. : 17 - P. : 13,5 cm (Quelques manques) Nous remercions Madame Isabelle d’Amécourt pour son précieux concours à l’authentification de cette pièce. Provenance : Collection privée française du centre de la France Qui ne connaît les célèbres émaux de Limoges ? Évoqué dès le XIIe siècle dans les écrits d’un clerc, l’émail champlevé disparaît au milieu du XIVe au profit de nouvelles formes artistiques, notamment l’émail peint sur cuivre, technique qui se perfectionne jusqu’à atteindre, au XVIIe siècle, un raffinement unique. Séduits par les effets chromatiques et lumineux du procédé, les collectionneurs recherchent ces pièces délicates. Parmi les plus remarquées, les œuvres des ateliers Laudin sont connues pour leurs sujets religieux et la finesse du travail de l’importante dynastie d’émailleurs. En témoigne cette coupe à anses, au dessin précis, similaire aux coupes basses sorties des mains de Jacques II Laudin (1663-1729). Facile à rapprocher d’un couvercle de sucrier attribué à Jean-Baptiste Ier Nouailher (1699-1775) représentant les vertus cardinales et conservé au Musée des Beaux-Arts de Limoges, notre coupe à rehauts d’or illustre le triomphe du bien, à travers la figure de Judith. Le sujet est classique pour l’époque, puisque le thème de Judith et Holopherne symbolise la vertu écrasant le mal, image de la Contre-Réforme combattant l’hérésie. Le plus célèbre exemple en sont les peintures de Caravage. Quant aux cinq sens entourant la scène, ne sont-ils pas une mise en garde contre les dangereux plaisirs terrestres qui perdirent Holopherne ? Témoin de l’ancestral savoir-faire limougeaud, ce chef-d’œuvre saura réveiller, chez les amateurs du beau, le souvenir des grands maîtres de l’art français !