Effigie d’initiation Fang à usage de protection magique.

Effigie d’initiation Fang à usage de protection magique.

Exceptionnelle statue féminine grandeur nature. Elle est présentée nue debout, reposant sur des pieds puissants, aux doigts dessinés en éventail. Ses bras longent le corps avec élégance et les mains sont ouvertes dans un geste codifié évoquant probablement une scène d'intronisation. Son visage et son corps sont ornés de gravures réalisées en pointillés évoquant des symboles ancestraux. Sa tête, sculptée avec réalisme arbore une expression attentive et vigoureuse accentuée par les incrustations de nacre dans la bouche. La coiffe est agencée par une large crête sagittale disposée en arc-de-cercle et agrémentée d'anciens clous en laiton maintenant un tissu en coton d'importation. Ce tissu recouvre également les parties génitales. Les bras amovibles sont maintenus par des clous en fer forgé. Bois dur, nacre ou porcelaine, miroir, clous, cuir, tissu, perles, fer forgé. Ancienne patine d'usage rousse et miel brillante par endroits Fang, Gabon, deuxième moitié du XIXe siècle H : 180 cm Cette oeuvre se distingue par sa rareté (il en existe trois répertoriées à travers le monde), la force de son expressivité, sa taille et son état de conservation. Ces grandes statues comme notre exemplaire (de 1m à 1m80), étaient sculptés par paire, des deux sexes, en référence à la fratrie mythologique, Nzame et sa sœur Oyeme-Mam, dont l’alliance incestueuse aurait incité leur Dieu créateur Mebeghe à devenir « infiniment lointain ». Cette effigie devait servir d’ornementation dans les maisons collectives et les sanctuaires destinés à l’initiation traditionnelle Fang, telle qu’elle pouvait encore subsister dans les années 1910/1920 au Rio Muni. L’organisation religieuse traditionnelle Fang, certes bousculée par la christianisation, poursuivait néanmoins, au début du XXe siècle, l’initiation des hommes au sein d’associations rituelles soit permanentes et trans-claniques (Ngil,…) soit temporaires (pour la chasse aux éléphants, les raids guerriers ou encore les opérations commerciales…). Cette statue aurait été collectée in situ par une Mission espagnole autour des années 1900, période correspondant à l’implantation de la nouvelle Congrégation des Fils du Cœur Immaculé de Marie (Clarétains) dans trois bases devenues espagnoles : l’ile d’Annobon et près de l’estuaire de la rivière Muni, l’ile de Corisco et le cap San Juan. Publications : - Arts d’Afrique Noire N°74 – 1990 – en couverture. « Statue Fang, Rio Muni, 140cm env. Bois, cheveux humains, perles, boutons de nacre et clous à tète ronde." - Catalogue d’exposition « Gabon » Galerie Walu Zurich Suisse du 30/09 au 30/11/2005 avec reproduction photographique. - African Heritage Documentation & Research Center (ex Yale University Van Rijn) Object ao-0044917-001 Image of the ancestor Expositions : - « Gabon » Galerie Walu Zurich Suisse du 30/09 au 30/11/2005 - « Gabun- Die Kunst, die aus den Wäldern kam » Museum Haus der Völker (L’art qui venait des forêts- Maison des Peuples) ville de Schwaz au Tyrol Autrichien du 21/01 au 20/05/2007 in revue A4 International Issue 01/07 Bibliographie comparative: - Effigie féminine avec tatouages et scarifications – 1m78 – Rio Muni (Guinée Equatoriale) sculptée sur commande en 1929 pour l’exposition Iberico-américaine de Séville. Inventaire CE 1257 Museo Nacional de Antropologia de Madrid /Espagne Ahdrc.eu : ao-01377181-001 - Effigie masculine debout- bois-1m50 publié dans Arts d’Afrique Noire N°102- 1997 Vente Daffos Estournel 23/03/1997 Lot 97. Ahdrc.eu : ao-0044900-001 - Statue Fang Guinée Equatoriale - province Rio Muni - Vente Artcurial N°2557 du 17 juin 2014 - Lot N°67 - 60cm Bibliographie générale : - Les missions clarétaines et l’administration coloniale en Guinée Espagnole (1883-1930) Gonzalo Alvarez Chillida Dossier HMC N°31 pp 113 et suivantes -Sept 2014 - Contes et légendes Fang du Gabon (1905) RP Henri Trilles – Ed Kartala 2002