Magnifique statue masculine

Magnifique statue masculine

présentant un personnage nu debout, campé sur des jambes puissantes aux genoux légèrement fléchis, sur des pieds angulaires. La posture est dynamique, le ventre généreux dirigé vers l’avant est agrémenté d’un décor en pointillés évoquant un volatile stylisé. Les bras sont détachés du corps, ils enveloppent le bas du ventre dans un geste nourricier. Les épaules sont droites et angulaires, la poitrine marquée et son visage arbore une belle expression éveillée, accentuée par les yeux grands ouverts délimités par des arcades sourcilières en relief. La coiffe est dessinée par des sillons réguliers délimités par une large crête sagittale au centre. Un avant-bras cassé, petit éclat sur la barbiche, un vernis conservatoire a été appliqué à l’époque. Bois dur, ancienne patine brune et miel, restes de vernis ancien. Lobi, Burkina-Faso, début du XXe siècle 54,5 x 14 x 12,5 cm Provenance : rapporté en 1934 par le grand père maternel de son actuel propriétaire, (Monsieur Bouvard) responsable des postes de Ouagadougou. Son épouse était institutrice. Le lot est resté jusqu’à ce jour dans la famille. A selon toute vraisemblance été exécuté dans le même atelier ou du moins dans le style du sculpteur SIKIRE KAMBIRE de Gaoua, au Sud ouest de Ouagadougou et à 45 kms de la frontière ivoirienne. Sikire Kambire est né en 1896 à Gongombili, un village à 19kms au sud de Gaoua et commence à sculpter dès l’âge de 16 ans soit vers 1912. A coté de son activité agricole, il bénéficie très tôt de commandes de la part des coloniaux qu’il accompagne très souvent dans leurs tournées ce qui diffuse la reconnaissance de son talent et amplifie ses ventes notamment à des missionnaires et à des voyageurs étrangers ( masques, statuettes, cuillères, sièges…). Son succès suscite de nombreuses vocations et son style est très largement copié par de nombreux élèves dont Lunkuna Pale et Dihunthe Palenfo… Dans les années 1920, Henri Labouret (1878-1959) commandant colonial de la région de Gaoua demanda à Sikiré de copier un masque Baoulé ce qu’il fit et le conduisit à adopter l’architecture de la sculpture baoulé (notamment les arcades sourcilières) dans son style de sculpture lobi… Après 1930, Sikire produisit essentiellement à destination des expatriés et très peu pour un usage tribal. Sikiré Kambiré est décédé à Gaoua le 5 octobre 1963. Bibliographie : Thomas Keller : Lobi Statuary Sikire Kambire Lully VD Suisse 2015 Meyer, Piet : Kunst und religion der Lobi , Zurich 1981 page 127 Catalogues de ventes ZEMANEK N° 76 (2014), 84 (2016) et 86 (2017). Le groupe de trois figures, strictement identiques à la statuette mise en vente (hors coiffe) est référencé 3046075 dans les archives Zemanek Suisse.