Le pèlerin au cours des années 1950

Le pèlerin au cours des années 1950

in Al-Osbou, trois numéros (1952, 1953, 1954)

Journal hebdomadaire tunisien fondé par El-Hadj Nourredine Ben Mahmoud (1914-1990), homme de radio et de théâtre, fondateur de nombreuses revues et journaux en Tunisie. Sa ligne éditoriale rassemblait aussi bien des écrivains modernes que des théologiens conservateurs. Nous lui devons des écrits sur la presse saoudienne, notamment au sujet du journal « Um El Qurra » qu’il a visité au cours de son pèlerinage. Il fut à l’origine d’une des premières agences de voyage « Qawafil Al Osbou » pour le pèlerinage à La Mecque au début des années 50. Lui-même accomplit son pèlerinage en 1940 et en tira un récit « Le pèlerinage de guerre ». N°303 du lundi 14 juillet 1952 : La liberté du pèlerin. Court article détaillant la création des Qawafil Al Osbou en 1949,qui organisait au départ des voyages par avion à La Mecque mais le prix étant onéreux, des voyages par voie terrestre seront mis en place en 1950 donnant ainsi le choix au pèlerin de choisir ce qui lui convient. N°334 du 18 mai 1953 : Qawafil Al Osbou pour le hajj de 1372. Article détaillé sur les préparatifs et informations nécessaires au pèlerin pour organiser son voyage, sur la nécessité de la vaccination afin d’obtenir un livret sanitaire internationale, et des détails des villes étapes pour le voyage par voie terrestre entre Tunis et Djeddah à travers la Libye et l’Egypte, etc. L’on y rappelle aussi les documents administratifs demandés et la garantie financière requise. L’article comprend une importante affiche publicitaire illustrée des différents sites du pèlerinage (Kaaba, mont Arafat, Medine, coupoles du cimetière Al Baqui détruit de nos jours) et au dos une liste, entourée d’images populaires de La Mecque et Médine, de l’ensemble des correspondants de l’agence dans le monde arabe. L’affiche indique que Qawafil Al Osbou est la pionnière des agences dédiées au pèlerinage en Afrique du nord (rare). N°362 du 5 février 1954 : Programmation des voyages pour le pèlerinage de 1954. Court article indiquant les dates des 2e et 3e voyages proposés par l’agence et où l’on informe par le biais de l’agence partenaire égyptienne « Al Bosta Al Khedwya » que les pèlerins tunisiens embarqueront à bord du paquebot « Mecca» à partir de Tunis à destination de Djeddah. Ces trois numéros permettent de conclure que le pèlerinage au tournant des années 50 est de moins en moins l’affaire des empires coloniaux, ceux-ci organisant l’envoi des pèlerins aux fins de les surveiller et de s’informer des échanges qu’ils peuvent avoir avec d’autres coreligionnaires à la Mecque d’autant qu’Ibn Saud se fixait l’ambition d’unifier la nation arabe. Le livret de santé international assuré par les autorités saoudiennes, l’apparition des agences de voyages musulmanes organisant les voyages, assurant les transports sur des compagnies égyptiennes sont les signes du désengagement progressif des autorités coloniales à assurer le hajj.