Frontal de mariée juive
Nord du Maroc, milieu du XIXe siècle
Bandeau de velours rouge, brodé de fils d'or et de perles et orné de cinq plaques d'argent doré dont trois sont émaillées, et de trois plaques d'argent doré ajouré, le tout accompagné de cabochons de racines d'émeraudes et de rubis. L'ensemble a été renforcé au dos par une bande de velours violet. Tresses de laine noire sur les côtés.
L. 43.5 cm
Ce type de bandeau était porté par les femmes juives de Tanger, Fès ou Salé, pour la première fois le jour de leur mariage puis servait comme un élément de coiffure d'apparat que l'on mettait sur le front recouvrant les cheveux d'un textile en soie. En fonction du statut social et économique de la famille de la mariée ce bandeau pouvait être fait en textile et décoré de divers éléments : plaques de métal, pierre, comme c'est le cas pour celui-ci ou alors complètement recouvert de perles baroques. Plus ou moins larges, ils se portaient assez haut, comme des diadèmes, ou plus bas, sur le front.
A la différence des bijoux en argent ou en or fabriqués par des orfèvres, ces bandeaux semblent avoir été la réalisation des femmes. A partir de composants divers, l'entourage de la mariée imaginait un élément important de la parure selon leurs inspirations. Le musée de Dar Jamaï à Meknès conserve plusieurs modèles dont un proche du nôtre, reproduit in Bijoux du Maroc, 1999, p.77. Le Musée d'Art et d'Histoire du Judaïsme en conserve un légèrement différent sous le N°Inv.2022.11.021.
Concernant les bandeaux de tête au Maroc, voir
- M.-R. Rabaté et A. Goldenberg, Bijoux du Maroc, Edisud, 1999, p. 62, et 77 à 84.
Juifs du Maroc. Photographies de Jean Besancenot 1934-1937, Paris, mahJ, 2020
- La vie juive au Maroc, Paris, Stavit, 1986
- André Goldenberg, L’Art chez les Juifs du Maroc, Paris, Somogy, 2014