*Vase étrier

*Vase étrier

Il se singularise par son anse formée par le corps arqué d’un serpent, dont le goulot est décoré de plumes stylisées. Le corps du reptile est incisé et décoré de peintures rouge, orange et crème. De part et d’autre, la tête et la queue du reptile reposent sur la panse globulaire. Le décor de la panse s’organise en quatre registres, séparés par des bandes de couleur crème et orange. Les faces principales accueillent un rapace, animal emblématique de la mythologie péruvienne. Son corps humanisé est représenté de face tandis que son visage se présente de profil. Les côtés décrivent la figure de l’aigle, vue de profil. Une volute enveloppe le corps de l’oiseau mythique, et sa forme pourrait être interprétée comme un serpent stylisé. Terre cuite à engobe rouge-orangé avec décor crème incisé Chavin du Maranon, Pérou, 700-200 av J.-C. 27,2 x 22,3 x 18,5 cm Provenance: - Ancienne collection Bendicht Rudolf Wagner depuis 1958 - Galerie Mermoz, 2012 Entre 1400 et 200 av. J.-C., la culture de Chavín se développe dans les Andes centrales (Pérou et Bolivie actuels) et influence considérablement l’aire andine. L’archéologue Julio César Tello est le premier à mener des fouilles sur le site de Chavín de Huántar (1919), situé à 3185 mètres d’altitude, au confluent du río Huacheqsa et du río Mosna qui se jettent dans le río Marañón (affluent de l’Amazone). Les vestiges architecturaux et les nombreuses offrandes retrouvées attestent l’importance de ce centre cérémoniel qualifié de haut-lieu de pèlerinage. L’art de Chavín se singularise par la représentation d’êtres anthropozoomorphes reconnaissables aux traits du félin, présents sur tout type de support et notamment les terres cuites (du vase à anse-goulot en étrier à la bouteille à haut col). La production se caractérise par un engobe polychrome aux tonalités brunes, orangées avec peinture crème et décor incisé. Bien que le site de Chavín de Huántar soit situé dans une zone parcourue de rivières et de fleuves qui constituent des enclaves au sein des vallées, la terre cuite a été le support idéal pour véhiculer son iconographie si caractéristique vers des régions éloignées. Le Marañón est une région traversée par la rivière éponyme qui, avec le concours de la rivière Ucayali forment le fleuve Amazone. Ainsi, l’influence de l’art de Chavín a pénétré un vaste territoire, tout en se forgeant un style propre dit « Chavín du Marañón ».