Romain BEOT
Emmanuel CHABRIER
- Description
Emmanuel CHABRIER
. 4 L.A.S., 1890-1893, à divers ; 7 pages in-5 ou in-12 (qqs lég. fentes). Belle lettre sur ses mélodies. La Membrolle 21 avril 1890, à un ami, proche de l’éditeur Georges Charpentier : « Vous voyez un compositeur navré de rater la belle soirée Charpentier […] Mais je suis ici en plein travail ; je ne me sens pas le courage, je n’ai pas le temps de me fourrer en wagon (pensez, c’est demain !) pour une soirée, si étonnante soit-elle, et après ça refiler dare dare. Massenet n’hésiterait pas ; mais c’est un maigre ; moi, je bedonne, je suis très pot-au-feu (que je n’aime pas) et quand je suis là dans mes pantoufles et mes pensers !, c’est une affaire d’état, le diable ne me ferait pas démarrer. […] J’ai une petite suite de volailleries que j’ai effectivt mises en musique […] Il y a les cigales, les gros dindons, les petits canards et la pastorale des cochons roses. J’ai, en préparation, la valse des veaux, Les jeunes pintades &a ; les paroles sont jolies comme tout. Vous pensez bien que je ne viens pas m’expatrier ici pour détacher de mon cerveau la Valse des veaux ; je fabrique, hic et nunc, de plus hautaines musiques ; mais ces petites bougreries me sont bien payées et restent suffisamment artistiques pour que je les signe ; c’est assez soigné. Bref, Mily [Meyer] chante les petits canards, mais elle ne les chante pas comme je le voudrais ; ça la change, c’est difficile, elle serre ses petites fesses en disant ça ; de plus, les accompagnateurs sabrent ça et l’on n’y comprend rien ; si j’étais là, ce serait une autre affaire. Mais, Fugère dit supérieurement les cochons roses qui sont très-amusants et Piffaretti, de l’Op. com., l’accompagne très proprement. […] Quand on chante les Cochons roses, il faut avoir un succès fou, sinon j’ai l’air d’un imbécile d’avoir fait ça »… Nice 25 février 1892, à Mme Georges CHARPENTIER. « Nous partirons de Nice dans le courant de la semaine prochaine. J’espère donc pouvoir accepter votre aimable invitation pour dimanche 6 mars »… – 30 mai 1893, à Georges CHARPENTIER, le priant de lui réserver le nouveau roman des Rougon-Macquart : « Sois assez gentil pour prier le grand maître ZOLA de me placer en 1ère page une bonne dédicace et sa superbe signature »… La Membrolle 17 mai 1890, à Édouard LALO. Il aimerait beaucoup avoir la partition de Namouna : « Allons envoyez ça à ce pauvre diable de Chabrier qui vous gobe tant comme homme et comme artiste ! » Il se moque de Benjamin GODARD, qui a commandé chez Barbedienne son buste en bronze pour l’offrir aux critiques : « c’est le buste même du jeune maître, grandeur extra-nature, hydrocéphalesque »…Vente terminée
Estimation
700 € - 800 €
Adjugé à
660 €
Département
- Adresse
MILLON
19, rue de la Grange Batelière
PARIS 75009
France - Téléphone +33 (0)1 40 22 66 32
- Courriel rbeot@millon.com
Notre équipe
Elvire POULAIN