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Vente MANUSCRITS & AUTOGRAPHES : collection de Madame V. du 1 décembre 2022

Lot

Sur 215

Gilbert ROMME

  • Description

Gilbert ROMME

MANUSCRITS et NOTES autographes, [24-28 prairial III (12-16 juin 1795)] ; 10 pages in-4. Précieuses notes pour sa défense et son procès. Une première série de notes porte le titre : Observations sur les dépositions faites contre G. Romme. Romme énumère les témoins à charge entendus [le 27] : Delon, Julian, Her, Martinville, et indique ceux qui sont journalistes, ou chargés par le Comité de Sûreté générale de rendre compte de ce qui se passe à la Convention. En général, ses accusateurs se trouvent parmi les députés absents, mais « les vrais dénonciateurs sont ces agens, sont les journalistes qui sont entendus aujourd’hui comme témoins. Ainsi les mêmes individus ont fourni les matériaux de l’accusation et viennent ensuite comme témoins attester leur propre ouvrage, le comité n’en est que l’écho »... Il passe en revue les témoignages, relève plusieurs inexactitudes, notamment en ce qui concerne l’attitude des Montagnards lors de l’invasion de la Convention (une page de notes d’après le Moniteur appuie ses remarques), puis rappelle un article de la Constitution qui doit le mettre à l’abri de poursuites pour ses propositions à la tribune : « Fussent-elles erronnées, dangereuses mêmes, reconnues évidemment telles par une discussion approfondies, solennelle, un député ne peut être recherché, accusé ni jugé en aucun tems pour les opinions qu’il a énoncé dans le sein du corps législatif »... Une autre série de notes est rédigée après sa confrontation avec les témoins, le 27 prairial, et résume ses réponses : à Delon, cultivateur de Toulouse, qu’« il est faux que j’aye proposé le renouvellement du gouvernement »... ; à Julian, homme de loi, qui dépose « que j’ai demandé la liberté des Brigands incarcérés depuis le 9 thr et la permanence des sections je répons que [...] je me suis expliqué suffisamment dans mon interrogatoire et dans ma défense écrite »... ; à Martinville, journaliste, qui dépose que « lorsque la foule s’est précipitée dans la salle, les députés formant la montagne, sont restés tranquilles à leur poste. Un décret de permanence ordonnoit aux membres de la convention de rester à leur poste. Plusieurs des deux cotés de la salle ont été fidèles les autres ont fui comme des laches »... Il démontre l’imprécision et la fausseté de la plupart de ces accusations, etc. Une dernière note est ajoutée le 28 après la lecture du compte rendu de la séance de la veille par le Moniteur, réfutant les propos du citoyen Jallois... Enfin, outre diverses notes, deux pages sont consacrées à une défense générale, où Romme rappelle qu’il s’est exposé à tous les périls pour faire respecter la représentation nationale, qu’il a toujours rempli ses fonctions avec le sentiment de ses devoirs et de sa dignité de Représentant du peuple. Ils n’étaient pas des conspirateurs, mais des représentants de l’autorité nationale bloqués et isolés : « Nous attendions notre salut du dehors pour nous sauver des ennemis du dedans, et ce n’est que parce que nous avons vû notre attente frustrée ce n’est qu’après avoir longtems sondé le danger que des mesures ont été prises pour conserver le dépot sacré de l’autorité natle qui a été abandonnée par ceux qui avoient tant de moyens pour la faire respecter. [...] Si nous eussions nous-même manqué à notre poste, n’auroit-on pas pu dire avec plus de vraisemblance que nous conspirions quelque part. [...] Il etoit donc dans notre destinée d’être poursuivis, condamnés, soit que nous fussions soit que nous ne fussions pas dans le sein de la convon pendant le mouvement. Nous y étions. Le silence, l’inertie nous étoient-ils commandés par une loi, suggéré par aucun conflit aucune invitation ? C’est nous placer entre deux abimes en nous laissant le choix »... Il évoque le risque d’un carnage, face à cette foule effrénée. ...« Si nous devons périr il convient que ces vérités soient entendues. Il convient aussi de déclarer que j’aime trop ma patrie, la paix qui seule peut consolider son bonheur, l’union qui doit faire la puissance de la nation, pour avilir ces sentimens par des haines et des vengeances [...] que le peuple françois que le gouvernement constitutionnel et républicain s’elevent promtement à leurs destinées et planent en souverain sur toutes les agitations et les intrigues, et je pardonne à mes ennemis, leur conscience les importune assez »... On joint des notes anonymes de l’époque (3 pages et demie in-4) sur la conduite de Romme lors des journées de prairial, les circonstances de son arrestation, le déroulement de son procès, la relation de ses derniers moments : « condamnés à midi 1/2 morts à 1 h. Je suis condamné à mourir je verserai mon sang moi même pour la Rep. Je ne donnerai pas à mes tyrans la satisfaction de le rep[andre]. Se frappa avec un ciseau et couteau, se frappa au cœur ».

Vente terminée

Estimation

1 500 € - 2 000 €

Adjugé à

1 600 €

Département

  • Adresse  

    MILLON
    19, rue de la Grange Batelière
    PARIS 75009
    France

  • Téléphone   +33 (0)1 40 22 66 32
  • Courriel   rbeot@millon.com

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Romain BEOT - directeur Arts premiers

Romain BEOT

Elvire POULAIN

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