Farid al-Din 'Attar (circa 1142-1220)
Mantiq al-Tayr - La conférence des oiseaux. Copie d'époque timouride par Faridûn Ebn Farukhsha, à Chiraz, en 818 de l'Hegire (=1415).
Manuscrit persan, 74 feuillets de papier à vergeures ivoire, calligraphié en fin "nasta'liq" noir sur 17 lignes par page réparties en quatre colonnes, avec filets intercolumnaires en noir et or, et filets d'encadrements en bleu, vert, noir et or. Les titres sont en petit "thuluth" à l'or cerné de noir. Chaque page est décorée de palmettes et fleurs. Le manuscrit ouvre par une page de frontispice enluminée et polychrome, à motif d'une grande mandorle, animée de riches rameaux de fleurs, et d'une bordure de fleurons. Suit le début du texte avec un en-tête enluminé donnant le titre de l'oeuvre.
Le texte est illustré de 6 miniatures, et décoré de trois pages enluminées à décor floral.
Le texte s'achève par le colophon qui donne le nom du copiste, ainsi que l'année et le lieu de réalisation. Puis, trois pages comprenant l'énumération du lignage des maîtres soufies, et une table des matières.
Sans reliure. Un numéro de bibliothèque à l'européenne (n°39).
17,5 x 12 cm
'Attar, l'auteur du Mantiq al-tair, est l'un des poètes les plus célèbres de la littérature soufie et a inspiré l'œuvre de nombreux poètes mystiques ultérieurs. L'histoire est la suivante : Les oiseaux s'assemblent pour choisir un roi afin qu'ils puissent vivre plus harmonieusement. Parmi eux, la huppe, qui était l'ambassadeur envoyé par Sulaiman auprès de la reine de Saba, considère le Simurgh, oiseau mythique persan, qui vit derrière le mont Qaf, comme le plus digne de ce titre. Lorsque les autres oiseaux trouvent des excuses pour éviter de prendre une décision, la huppe répond à chaque oiseau en racontant des anecdotes, et lorsqu'ils se plaignent de la sévérité et de la dureté du voyage vers le mont Qaf, la huppe les encourage à poursuivre. Les oiseaux s'efforcent de traverser sept vallées : la quête, l'amour, la gnose, le contentement, l'unité, l'émerveillement et la pauvreté. Finalement, seuls trente oiseaux atteignent la demeure du Simurgh, et là chacun voit son reflet dans l'oiseau céleste. Ainsi, trente oiseaux voient le Simurgh comme nul autre qu'eux-mêmes. De cette façon, ils parviennent finalement à l'auto-annihilation. Ce récit est une œuvre allégorique illustrant la quête du soufisme ; les oiseaux sont une métaphore pour les hommes qui poursuivent la voie soufie de Dieu, la huppe pour le pir (maître soufi), le Simurgh pour le Divin, et le voyage des oiseaux la voie soufie.
La conférence des oiseaux est un texte qui a connu un engouement particulier à la cour des Timourides (1405-1507). La présente copie peut être rapprochée d'un manuscrit daté 858 AH / 1445 AD, illustré de 8 miniatures (Sotheby's, 22 avril 2015, n°122), et aussi d'un autre, daté de 869 AH / 1469 AD (Christie's, 5 Octobre 2012, n°186). Néanmoins, le présent exemplaire, plus ancien, est achevé juste après a nomination d'Ebrahim Sultan, petit-fils de Tamerlan, comme gouverneur.