AGRIPPA (Henri-Corneille).

AGRIPPA (Henri-Corneille).

Déclamation sur l'incertitude, vanité, et abus des sciences. Traduite en François du Latin de Henry Corneille Agr. [Genève], Jean Durand, 1582. Petit in-8 (159 x 104 mm) de [8] ff.-551 pp. Veau blond, dos à nerfs orné, pièce de titre, tr. rouges (rel. post. fin XVIIe s.). Début de fente à un mors, coins légt usés, mouillures claires angulaires sur une cinquantaine de feuillets, rogné un peu court en tête avec atteintes au titre courant, petite galerie de vers marginale en début de vol. Très rare édition originale de la traduction française de Louis de Mayerne Turquet et non signalée par Caillet et Dorbon, de ce livre singulier qui traite de multiples sujets : grammaire, poésie, rhétorique, jeux de hasard, musique, mathématiques, chasse, pêche, noblesse, médecine, cuisine, mais aussi des putains et du maquerellage... Une vingtaine de chapitres sont consacrés aux sciences occultes (magie, arts divinatoires, cabale, alchimie, etc.). Selon Brunet, "[cette édition] a été faite sur une édition plus complète que celle que Gueudeville a suivie". Le philosophe et théologien Agrippa de Nettesheim voyagea dans toute l'Europe où de nombreux souverains réclamaient son savoir. Il se propose dans cet ouvrage, l'un des derniers du philosophe allemand, d'aller "contre la commune opinion" et cherche à démontrer qu'il "n'y a chose plus pernicieuse & dommageable à la vie commune, rien de plus pestilencieux au salut de nos ames, que les arts & les sciences... Au lieu de magnifier ces sciences, ma délibération est de les blasmer & despriser", faisant ainsi preuve d'un scepticisme qui contraste avec les certitudes rationalistes développées plus tôt dans son De occulta philosophia. Publié pour la première fois en latin à Anvers en 1530, cet ouvrage fit grand bruit et Agrippa fut accusé d'hérésie et de magie. (Brunet I 114.)