MARIE LESZCZYNSKA.

MARIE LESZCZYNSKA.

Belle lettre autographe de Marie Leszczynska au président Hainault à propos des malheurs du temps : ""Mde du Deffand m'a remis votre lettre mon cher Président. Je n'aÿ point eu le temps de faire réponse plus tôt. Hélas vous avez bien raison tout ce que l'on voit penestre de douleur. Tout va de pis en pis. Relligion, authorité du Roÿ, tout s'en va, et ce qu'il y a de pis c'est que l'authorité s'en va, comme cï cela devoit estre sans que personne s'i opose, la main de Dieu est visiblement apesantie sur nous. Enfin il n'y faut penser que pour implorer sa miséricorde. Le temps qu'il fait ressemble à ce qui se passe. Je suis fâchée de l'état de Mde d'Ayen cela me prive de la voir. Dites moÿ de vos nouvelles, mon cher Président."" sl [Versailles], , sd [c. 1753-1756]. 1 page in-4 sur bifeuillet. Cachet aux armes de la Reine. Sous emboîtage moderne de Goy et Vilaine. Le ton particulièrement désabusé employé par la reine dans cette lettre est très probablement lié aux vives tensions de ces années 1753-1756 entre les Parlements, l’Église et le pouvoir Royal, suite à la bulle Unigenitus de 1713, qui voit se déchirer les parlementaires, pour la plupart jansénistes, et les représentants de l’Église, à propos de l’affaire dite des billets de confession. * Henriette-Anne-Louise d'Aguesseau, duchesse de Noailles et princesse de Tingry (1737-1794), héritière de son grand-père, Henri-François d'Aguesseau, et épouse de Jean-Louis-Paul-François de Noailles, duc d'Ayen (duc de Noailles en 1793). Charles-Jean-François Hénault d’Armorezan, dit le « président Hénault » (1685-1770) exerça entre 1753 et 1768 la charge de surintendant de la Maison de la reine Marie Leszczynska, qui a pour lui une particulière amitié et contribue à le tourner vers la religion dont une grave maladie, contractée vers 1735, l’avait déjà rapproché.