LACRETELLE (Charles de)

LACRETELLE (Charles de)

Belle L.S., Mâcon, Belair, 25 juillet 1854, 4 pp. in-8. ""[…] L'article que je viens de lire dans le Journal des Débats est d'une muse bien éveillée. J'aime la colère généreuse contre les diffamateurs de Voltaire. Je jouis de voir qu'il reste un défenseur brillant et passionné à ce pauvre 18e siècle que des Barbares ont noyé dans le sang et que d'autres Barbares veulent ensevelir dans la boue. Il est vrai que je suis loin de ranger sur la même ligne ou de placer sur le même trône Voltaire et Diderot. C'est entre Jules Janin et moi une vieille querelle. […] [Diderot] a créé un mot affreux qui surpasse en cynisme et en atrocité ce que la langue et le règne révolutionnaire ont produit de plus révoltant […] Je voudrais Monsieur, vous avoir pour second dans cette petite guerre tentée au nom de l'amitié la plus vive. Je n'assigne à notre ami commun ni une destinée, ni un rang vulgaires. Il me semble fait par sa rare fécondité et par l'éclat de son style pour réunir les tronçons brisés de l'opinion publique si puissante autrefois. […]"" Charles de Lacretelle est le frère cadet de Pierre Louis de Lacretelle, dit Lacretelle aîné, également membre de l'Académie française. Avocat, il commence sa carrière en 1789 en rapportant les débats de l’Assemblée nationale dans le Journal des débats avant d'être emprisonné pour sympathie royaliste de 1797 à 1799. De 1809 à 1812, il est professeur adjoint d'histoire et géographie ancienne à la Sorbonne. Président de l'Académie de Mâcon, il est élu membre de l’Académie française en 1811. À partir de 1812 et jusqu'en 1853, il est professeur titulaire d’histoire à la Sorbonne. Il est considéré comme l’un des pionniers de l’étude historique de la Révolution française.