Joan MIRO (Barcelone 1893- Palma de Majorque 1983)

Joan MIRO (Barcelone 1893- Palma de Majorque 1983)

Personnage, étoile

Craie à la cire et crayon sur carton 58,5 x 94 cm Signé en bas à droite Miro Provenance : Galerie Maeght, Barcelone Galerie Maeght, Paris (Ref B3533 Bac 1953) Acquis par les parents des actuels propriétaires à la galerie Maeght Bibliographie : Jacques Dupin, Ariane Lelong- Mainaud, Joan Miro, catalogue raisonné, Drawings, volume VI:1978-1981, Daniel Lelong et Succession Miro, 2018, n° 4955, reproduit «.. Sur le papier, plus encore que sur la toile, Miro se déplace avec une grande rapidité. Il recule les limites du territoire qu’il explore et fertilise. Il multiplie le les incursions, les coups de sonde, les lancers de filets, avec désinvolture et alacrité. Il se laisse emporter par la vitesse du courant, il dérive et se dirige avec une force d’abandon et de ressaisissement qui n’a jamais été plus déliée. Le langage de Miro ne peut naitre ne peut fonctionner, ne peut vivre qu’à la condition de se transformer constamment, d’être perméable à de continuelles mutations. Appelé par l’inconnu, et s’ouvrant à lui, il s’expose à ses remous ou à ses bouleversements. Les travaux sur papier sont tous le produit de l’élan, du risque, de la spontanéité, et de la fraîcheur du jaillissement qui exige un renouvellement des signes et de leurs liaisons, un état de perpétuelle transformation. Même ordonnées en séries, ces feuilles ne sont pas des variations sur un thème ou selon une règle de jeu. Même déclenchées par un accident, elles s’élancent littéralement du vide, d’une bourrasque du vide, elles surgissent à partir d’une rupture et d’un bond. Ce sont des improvisations, des impromptus, qui se déploient dans un espace libre mais sur le soubassement d’un système d’écriture constitué, acquis, intériorisé, qui se projette et se modifie à chaque intervention du peintre. Improviser n’est pas détruire un langage et céder au chaos, mais se jeter avec l’instrument de longue date inventé, fortifié, assoupli et affiné, se jeter à l’inconnu et resurgir, ruisselant et renouvelé… » In Jacques Dupin, Miro, Paris 1993