Léopold SURVAGE (Moscou 1879-Paris 1968)

Expositions: New- York, The Museum of Modern Art 1929, San Francisco Museum of Art; Northampton, Mass. Smith College Museum of Art; Hartford Conn. Wadsworth Atheneum, Documents on cubis, 1936-37, Les peintres Russes de l'Ecole de Paris, 1960 « L’œuvre de Survage est parmi le grand nombre d’œuvres soi-disant d’avant-garde qui nous ont été proposées de l’une des rares dans lesquelles on peut voir l’effort vers la couleur plane, la ligne droite et l’équilibre des proportions. Alors qu’il y a encore si peu d’œuvres qui allient harmonieusement trois caractéristiques essentielles d’une nouvelle méthode d’expression et qui dépassent l’ancienne façon de s’exprimer en peinture, nous devons considérer comme un symptôme réjouissant de voir que l’effort des avant-gardistes, quelque soit leur nationalité, tend de plus en plus vers la destruction de la plastique naturelle à trois dimensions, de la perspective, du symbolisme, du contenu littéraire, etc. sans laquelle la composition n’est pas possible. Survage utilise chaque élément comme surface plane et attire simultanément notre attention sur toutes les dimensions du paysage, faisant surgir une image brisée de l’espace. Si nous passons outre aux détails, qui ont encore une allure décorative, comme les petites fenêtres, etc., nous sommes frappés par l’effort de mettre en avant l’immuabilité de la position, horizontal, vertical. Concernant notre attention sur ce point, nous pénétrons plus avant dans la conception mentale du peintre et ses intentions quant à la composition. Ce qui nous frappe également en dehors de l’effort vers la précision des plans, c’est la clarté et la sûreté de la construction. La maitrise technique traduit une honnêteté certaine qui tranche favorablement sur le train superficiellement cubiste de peintres, qui en fait, en restent encore entièrement à l’impressionnisme comme par exemple, Le Fauconnier. En ce qui concerne la pure expression des proportions, beaucoup d’éléments dérangent encore et entravent un contact plus profond avec l’universel. Notre intention est cependant de montrer que différents chemins peuvent conduire par le sacrifice systématique de tous les détails vers une méthode universelle d’expression picturale. En 1972, Jean Hélion se souviendra ainsi de la relation entre L.S et Mondrian : « Au début des années 30, Mondrian m’emmenait parfois visiter des expositions. Je ne sais plus à laquelle il m’a conduit vers un homme grand, aux traits slaves sous un chapeau de bonne dimension et m’a dit : « Je te présente le grand peintre Survage ». Le sourire profondément heureux de celui-ci ! C’est qu’il comprenait que Mondrian, réservé, sincère, précis, avait tenu à témoigner de son opinion devant un jeune peintre. Du reste, à cette époque je ne l’ai entendu prononcer un tel éloge qu’à propos de Léger dont il disait : « C’est toujours bien », et de Dali dont il admirait la démarche contre-nature. » … » De Stijl Nov 1919 Daniel Abadie, Survage, Les Années Héroïques. Musée d’Art Moderne Troyes, Musée Matisse Cateau-Cambresis, Arcueil, 1993

Provenance: Moderne Galerie, Thannhauser, Munich; Clausen Collection, Paris Vente Nineteeth and Twentietieth century paintings drawings and sculpture, Sotheby's Parke Bernet, 18 mars 1972, lot 107. Robert Raley, puis par voie de succession Collection particulière