DESBOUTIN (Marcellin). L.A.S ""M. Desboutin"", Pistoia (Italie), Villa Puccini, 5 octobre 1866, 4 pp. in-8, adressée à Monsieur (Jules) CLARÉTIE. Rare et longue correspondance : ""Je voulais vous écrire sous le coup de la lettre sympathique de notre Habeneck dans laquelle il me rendait compte de l’impression favorable que vous a faite la lecture du commencement du drame d’Ali Pacha. (…) Je sens tout le besoin d'aller compléter et alimenter ce qu'il veut bien appeler ma personnalité au contact de l'électricité parisienne. (…) J'ai surtout vivement regretté de n'être point près de vous depuis quelques mois à dater d'un beau jour où votre roman (Un Assassin) m'est tombé sous la main (…)"" S'ensuit une critique assez longue du roman de Jules Clarétie. ""(…) Cette rentrée dans le monde des vivants est subordonnée, vous le savez, à la réussite du drame que j'ai fait en collaboration d'Amigues et dont il a présenté déjà la plus grosse partie à la Comédie Française, encouragé et dirigé par vos bons conseils. (…) Amigues a obtenu , comme vous le savez, une lecture contradictoire près de Mlle Gaillard (…) J'ai été un peu épouvanté seulement en voyant dans les journaux qu'on vient de mettre en répétition à la Comédie Française le Gallilée de Ponsard, ce qui probablement nous remettrait à l'année prochaine (…)"" , , . L'écriture très dense et le style assez ampoulé rendent la lecture assez fastidieuse. On comprend d'ailleurs pourquoi Marcellin Desboutin (1823-1902) a davantage laissé son nom dans le domaine de la peinture que dans la littérature. Depuis son palais florentin, il rédige avec son ami le journaliste et homme politique Jules Amigues (1829-1883), avec qui il avait déjà commis un drame militaire Maurice de Saxe, une pièce intitulée Ali, pacha de Janina. Amigues voulait interpréter lui-même le rôle titre juché sur un vrai lion lors du lever de rideau ! Refusée par les théâtres parisiens et de province, la pièce resta inédite et Marcellin Desboutin se consacra alors exclusivement à l'expression de son véritable talent par la peinture et la gravure. On joint d'ailleurs un bel autoportrait de l'artiste gravé à la pointe sèche (avril 1890).