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Vente Art Russe du 10 juillet 2020

Lot

Sur 333

  • Description
FABERGÉ Rare boîte ovale en argent 88 zolotniks (916 millièmes) émaillé polychrome cloisonné sur fond bleu marine, à décor de motifs géométriques, de fleurs dans des losanges et de rinceaux stylisés. Le couvercle s’ouvrant à charnière est orné d’une scène émaillée en plein figurant la cathédrale du Christ Saint Sauveur à Moscou d’après l’œuvre de Victor Dmitrievich Zamiraïlo (1868-1939). Intérieur vermeil. Très bon état. Moscou, 1908-1917. Orfèvre : Feodor RÜCKERT pour Carl FABERGÉ. Numéro d’inventaire gravé : 32528. Poids brut : 252,40 g. H. 2,8 x L. 10,2 x P. 9 cm. Provenance Collection privée, Nice. Historique  Feodor Rückert a commencé à collaborer avec la maison Fabergé à partir de 1887 en imposant un style parfaitement reconnaissable. En effet, véritable virtuose de la technique des émaux cloisonnés, Rückert sublime chaque objet par des émaux qui rendent son style unique. A la fin du XIXe siècle, il s’attache plutôt à développer une technique des émaux aux nuances pastel puis, dès 1908, l’avènement des motifs néo-russes et l’usage des couleurs sombres et froides marque un tournant dans la production de l’orfèvre. Par le biais de la technique de l’émail sur filigranes d’argent, Rückert révolutionne la technique des émaux et de l’orfèvrerie, les cloisons ne servant plus uniquement à compartimenter mais comme un décor à part entière à travers des motifs de style Art Nouveau. Ce fin travail des émaux servait de cadre et de faire-valoir à des scènes émaillées à l’aspect mat dont seul Ruckert avait le secret permettant de faire ressortir la couleur et la brillance des émaux. Les scènes choisies étaient toutes des copies d’après des tableaux réalisés au début du XXe siècle en lien avec l’ère de « boyarmania » qui débute dès 1880 et qui prospère jusqu’à l’anniversaire, en 1913, de la dynastie des Romanov où l’aristocratie russe s’empare des traditions passées pour faire renaître les fastes d’une vielle Russie oubliée. L’atelier de Fabergé de Moscou, à la différence de celui de Saint-Pétersbourg, symbolisait par sa production l’âme russe et répondait à une demande plus nationaliste et tournée vers des références propres à la tradition slave. Les tableaux les plus populaires sont les ceux de Makovsky, Vasnetsov ou Solomko mais beaucoup d’autre de ces tableaux copiés sont désormais tombés dans l’oubli. En effet, ces peintres étaient reconnus de leur vivant pour leur talent en participant à des expositions à l’Académie des Beaux-Arts comme Ivan Kulikov, tandis que certains d’entre eux étant illustrateurs à l’instar de Viktor Zamirailo. Les œuvres originales, dont la plupart sont aujourd’hui disparues, continuent d’exister à travers ces merveilleux ouvrages émaillés de Rückert et par le biais des cartes postales de la communauté Sainte-Eugénie. Ils deviennent alors des témoins d’autant plus précieux permettant de faire rayonner et prospérer la peinture et l’orfèvrerie russe. Viktor Dimitrievich Zamirailo (1868-1939) Né en 1868 à Tcherkassy dans la province de Kiev, Viktor Zamiraïlo se forme à l’école de dessin N. Murashko de Kiev dont il est diplômé en 1884. Dans les années suivantes, il fait la rencontre de Mikhail Vroubel qui a un impact sans précédent dans sa production artistique et l’assiste lors de la réalisation des fresques de la cathédrale Saint-Cyrille de Kiev aux côtés de Viktor Vasnestsov. La peinture monumentale et l’illustration sont les deux domaines dans lesquels ce peintre excelle. Fervent admirateur de Gustave Doré et Jean-Jacques Grandville pour leur qualité d’illustrateur tout comme sa fascination pour le symbolisme de Vrubel font émerger chez Zamiraïlo un art résolument moderne et singulier. Il met cette synthèse artistique au service de l’illustration des ouvrages de Nicolas Gogol, Mikhail Lermontov ou Miguel de Cervantes qui lui valent d’être reconnu pour son style incomparable mêlant police et ornement. Sa venue à Moscou entre 1904 et 1907 correspond aux projets des cartes postales qu’il réalise pour la communauté Sainte-Eugénie. Il est possible d’y retrouver les techniques qu’il maîtrise avec virtuosité comme l’aquarelle, le sépia ou encore l’encre. En livrant sa vision des monuments moscovites dans leur état originel via le procédé du paysage rétrospectif, il est probable que les dessins originaux de ces cartes postales (voir illustration ci-contre), n’aient été réalisés qu’en vue d’un tirage et non comme des œuvres peintes à part entière, validés par l’éditeur de la communauté Sainte Eugénie qui organisait des concours thématiques. La localisation du projet original étant à notre connaissance inconnue, notre boîte est d’autant plus importante pour l’histoire de l’art. En effet, aucune autre boîte de Rückert connue ne présente un tel décor, décor d’autant plus touchant que l’église du Christ Saint Sauveur figurée ici a été détruite en 1931 par Staline avant d’être reconstruite à l’identique en 1995. La découverte de cette boîte permet de réhabiliter l’œuvre de Viktor Zamirailo, artiste aujourd’hui largement oublié de l’histoire de l’art, tout en participant à faire revivre un bâtiment iconique de la Russie à travers l’extraordinaire travail de Rückert. ФАБЕРЖЕ Круглая серебрянная коробочка для таблеток проба: 88 золотника. Полихромная эмаль на темно синем фоне, украшена геометрическими узорами и цветами. На крышке изображён Храм Христа Спасителя картина Виктора Дмитриевича Замирайло (1868-1939). Внутренняя сторона из позолоченного серебра. Очень хорошее состояние. Москва, 1908-1917. Ювелир: Федор Рюкерт для Карла Фаберже. Инвентарный номер: 32528.

Vente terminée

Estimation

10 000 € - 15 000 €

Adjugé à

50 000 €

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